Si les marques de paris sportifs sont omniprésentes sur les maillots de Premier League, ce ne sera bientôt plus le cas. À partir de la saison 2026-2027, les clubs anglais ne pourront plus afficher ce type de sponsor sur la face avant de leurs tuniques. Une décision inédite, qui soulève de nombreuses questions autour de l’économie du football et de ses dérives.
Plus de la moitié des clubs concernés
Selon une étude menée par Classic Football Shirts, les sponsors liés aux paris sportifs étaient inexistants sur les maillots de Premier League en 2003-2004. Vingt ans plus tard, ils occupent une place prépondérante : 55% des clubs de Premier League en 2025-2026 arborent un site de betting sur le torse. C’est tout simplement la catégorie la plus représentée parmi les sponsors principaux du championnat.
Des chiffres qui traduisent une évolution marquante, mais aussi une dépendance économique croissante de certains clubs à ces acteurs du marché du jeu. West Ham ou Fulham, par exemple, collaborent avec des opérateurs de paris depuis plus de dix ans.
Une décision historique… mais partielle
Face à cette situation, la Premier League a décidé de réagir. En avril 2023, les clubs ont voté en faveur d’un retrait progressif des sponsors de paris sportifs de la face avant des maillots, avec une mise en application prévue à partir de la saison 2026-2027.
Il ne s’agit toutefois pas d’une interdiction totale : les sponsors liés au betting pourront continuer à s’afficher ailleurs, notamment sur les manches, les panneaux publicitaires ou encore les sites officiels des clubs. Certains clubs ont d’ailleurs déjà anticipé ce changement en déplaçant leur logo de sponsor sur la manche gauche, comme le permet le règlement actuel.
Un signal envoyé dans un contexte tendu
Cette décision intervient dans un climat particulier pour le football anglais, marqué par plusieurs scandales liés aux paris. Sandro Tonali (Newcastle) et Ivan Toney (Brentford) ont récemment été suspendus pour avoir enfreint les règles relatives aux paris sportifs imposées aux joueurs. Des sanctions qui rappellent les dangers de la banalisation de ces pratiques, notamment auprès des plus jeunes.
En prenant cette mesure, la Premier League devient la première ligue majeure européenne à encadrer aussi strictement la visibilité des marques de betting sur les maillots. Un geste symbolique, qui pourrait inspirer d’autres championnats.
Quel avenir pour les clubs concernés ?
Si l’objectif est de réduire l’exposition du public, notamment des plus jeunes, à ces marques, la décision pourrait aussi avoir un impact financier direct pour les clubs concernés. Les opérateurs de paris figurent parmi les sponsors les plus généreux, avec des contrats souvent évalués à plusieurs millions d’euros par saison.
Pour des clubs comme West Ham, Fulham, Aston Villa ou Everton, il faudra donc trouver d’autres partenaires capables d’aligner des montants similaires. Un défi à relever dans un contexte économique tendu, mais peut-être aussi une opportunité pour diversifier les sources de revenus.
Chez footpack, on s’intéresse aux maillots, à leur esthétique, à leur histoire, et aussi à ce qu’ils véhiculent. Si les paris sportifs font aujourd’hui partie de l’économie du football, ils ne doivent jamais devenir un piège. En cas de dépendance, n’hésitez pas à consulter des professionnels. Et comme toujours : jouez avec modération.