En Europe, la pollution de l’air est responsable chaque année de 300 000 morts prématurées. Face à ce constat, un collectif de professionnels de santé de tout le continent adresse lundi 8 septembre une lettre à la Commission européenne pour exprimer son inquiétude. Alors que la vente de véhicules thermiques neufs est censée prendre fin d’ici à dix ans, l’objectif pourrait être remis en question face à la pression du secteur automobile. Un délai qui met de nombreuses vies en danger, d’après ces médecins qui appellent le commissaire au climat et à la croissance propre à tenir ses engagements.
« Nous sommes les premiers témoins du fardeau que représente la pollution de l’air sur nos patients et nos systèmes de soins », déclare ce collectif de professionnels de santé venus de toute l’Europe, dont 7% des décès sont liés à des problèmes cardiovasculaires causés par la pollution.
Cancer des poumons, asthme, complications au moment de la grossesse, troubles du développement chez l’enfant : ce sont des pathologies de plus en plus fréquentes, et qui d’après les médecins signataires du courrier sont intrinsèquement liées aux taux élevés de dioxyde d’azote et de particules fines dans l’air.
Dans l’Union européenne, un cinquième de ces émissions est liée au transport routier. « Si la science ne laisse pas place au doute et que les outils existent », poursuivent les soignants dans leur lettre à la Commission européenne, il faut à tout prix une volonté politique pour y mettre fin.
Mesure phare du Pacte vert européen, la Commission s’était engagée à ce que la vente de véhicules thermiques neufs ne soit plus permise d’ici à 2035. Une décision qui essuie les critiques des constructeurs automobiles, mais aussi des élus, qui craignent notamment que l’industrie locale ne soit pas prête à passer au tout électrique.
Pour les signataires, il y a urgence : reculer cette date butoir mettrait en danger des vies humaines, saperait le droit collectif à respirer un air sain, et prolongerait la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles.
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