Par
Théo Zuili
Publié le
19 avr. 2025 à 6h04
L’eau était froide mercredi 16 avril, mais pas assez pour faire greloter les cinq plongeurs de la gendarmerie mobilisés pour extraire près d’une dizaine de voitures du fond de la Saône, à 30 minutes de Lyon.
« Ici, les auteurs de méfaits ont un accès facile à l’eau pour se débarrasser d’un véhicule incriminant, souvent volé », explique le colonel Frédéric Copin.
Ses hommes ont identifié près d’une trentaine de véhicules abandonnés dans ce secteur au niveau de Fleurieu-sur-Saône (Rhône) à l’aide de leur navette équipée d’un scanner. « Il y en a des centaines dans la Saône, mais ce n’est pas propre à ce fleuve. » Mission du jour : retirer ce qui peut l’être en un temps limité.
Une Fiat Punto, un bloc moteur…
Levées de l’eau à l’aide d’une grue, les voitures sont recouvertes de moules d’eau douce. « On a d’abord identifié ces véhicules à l’aide des plaques d’immatriculation et numéros de série. La dernière étape de ce long processus, c’est de les retirer de l’eau », explique l’adjudant Yannick Salomon, de la brigade fluviale de Villefranche-sur-Saône.
Moins d’une dizaine de véhicules a été sortie des eaux ce mercredi. Une Fiat Punto est retirée des fonds marins, les plongeurs arrivent à sortir un bloc moteur méconnaissable… Retrouvez notre reportage vidéo ici.
« Aujourd’hui, c’est relevage de véhicules, mais on est appelés souvent à rechercher des personnes. Avec l’entraînement, on s’y habitue, mais c’est vrai qu’on ne plonge pas dans les Caraïbes », sourit l’adjudant Philippe Isman, plongeur spécialisé.
Un geste pour l’environnement
En plus de potentiellement aider à clôturer une enquête, cette mission a un rôle environnemental, argumente le lieutenant Frédéric Copin. « Ces véhicules laissent s’échapper du liquide de frein, de l’huile de moteur… Cette mission de la gendarmerie s’inscrit parfaitement dans une démarche de protection environnementale« , affirme-t-il.
Les plongeurs spécialisés sont habitués à ce type de sortie : ils plongent 150 à 180 fois par an, parfois à l’occasion d’opérations de plusieurs jours. (©Théo Zuili / actu Lyon)
Mercredi, les gendarmes du Rhône n’ont pas fait de découverte spectaculaire : les véhicules partiront donc à la casse. Mais « ça fait ça de moins dans l’eau », sourit un gendarme-plongeur venu spécialement de Valence.
Ce type d’opération importante, nécessitant la mobilisation d’une entreprise privée de levage et son convoi exceptionnel, est effectué une à deux fois par an dans le Rhône.
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