Le poids des entreprises européennes sur les marchés boursiers mondiaux continue de s’éroder, selon une étude publiée ce lundi par Morningstar, spécialiste des données financières. Malgré un regain d’intérêt des investisseurs depuis le début de l’année, le Vieux Continent reste en retrait face à la domination des valeurs américaines.
En moins de vingt ans, la part des sociétés européennes dans le « Global All Cap Index » — qui regroupe les grandes, moyennes et petites capitalisations des marchés développés et émergents — a été divisée par deux. Elle est passée de 30% à mi-2008 à environ 15% en juillet 2025, illustrant le vaste recul de l’Europe sur la scène boursière mondiale.
Les locomotives de la tech et de l’IA
Cette dilution de l’Europe se retrouve, en miroir, sur l’évolution du PIB au cours de la même période. En 2008, les Etats-Unis et l’Union européenne étaient au coude à coude, avec des PIB respectifs de 14,8 et de 14,2 milliards de dollars. Seize ans plus tard, en 2024, les Etats-Unis trônent avec un PIB de 29,2 milliards de dollars, quand l’Europe affiche tout juste 19,4 milliards de dollars.
Sur le plan boursier, cette perte de poids s’explique selon Morningstar principalement par l’essor des indices américains, dopés par les géants de la tech et les perspectives offertes par l’intelligence artificielle, qui alimentent l’appétit des investisseurs. À l’inverse, l’Europe souffre d’un scepticisme persistant, nourri par les inquiétudes sur la croissance, les tensions géopolitiques et les doutes sur sa compétitivité.
Le décrochage des capitalisations
En dix ans, la capitalisation du marché américain a ainsi presque triplé, quand celle du marché européen n’a progressé que de 40%. Le nombre d’entreprises cotées et d’introductions en Bourse a également diminué sur le continent.
Quelques signes positifs émergent néanmoins. Depuis le début de l’année, les actions européennes profitent d’un mouvement de diversification des investisseurs, qui cherchent à réduire leur exposition aux incertitudes politiques aux États-Unis sous la présidence de Donald Trump. L’indice DAX de Francfort gagne ainsi depuis janvier 19%, Milan 22%, Londres 13% et Paris seulement… 4%.