Publié le
8 sept. 2025 à 18h56
Il n’a pas survécu. Fethi M., père de quatre enfants, est mort jeudi 4 septembre 2025, après deux semaines de coma artificiel. Ce détenu de 37 ans, père de quatre enfants, avait avalé plus de cinq grammes de cocaïne alors qu’il venait d’apprendre que sa cellule de la prison de Toulouse-Seysses qu’il partageait avec deux codétenus allait être fouillée.
Autopsie en cours
« Une autopsie est en cours », indique ce lundi 8 septembre 2025 Me Sarah Nabet-Claverie. D’après l’avocate de ses proches, « l’enquête sur la responsabilité de l’administration pénitentiaire continue, à la demande de la famille » qui cherche toujours à comprendre ce qu’il s’est passé, et surtout à savoir pourquoi le Samu a été appelé si tard, le jour du drame.
Pris de panique, il avale la cocaïne
Rappelons qu’il était environ 15 heures, vendredi 22 août, quand Fethi M. avait appris que des fouilles s’apprêtaient à être réalisées par des agents de l’administration pénitentiaire. Et là, il aurait paniqué : près de six grammes de cocaïne se trouvent dans la cellule… « Fethi allait passer en commission d’aménagement de peine sous peu », avait indiqué l’avocate à Actu Toulouse. « Alors, que la drogue soit la sienne ou non, il a dû se dire : s’ils trouvent ça dans la cellule, c’est foutu pour moi ». Le trentenaire a donc avalé les sachets de cocaïne… Une version corroborée quelques heures plus tard par le parquet de Toulouse :
Sa compagne était aussi entendue et confirmait que, lors d’un appel effectué durant l’après-midi, son conjoint lui avait avoué avoir avalé « un truc » pendant la fouille, de peur de voir compromettre l’aménagement de sa peine.
Le parquet de Toulouse
Le temps d’intervention en question
Mais dès qu’il a ingéré la cocaïne, Fethi M. « a commencé à se sentir mal très vite », avait expliqué Me Nabet-Claverie, s’appuyant sur les déclarations des codétenus. Ses symptômes ? « Tachycardie, mal de ventre, comportement incohérent, presque délirant… »
D’après le parquet, à 23h10, l’agent de surveillance du poste de contrôle de la prison a reçu un appel par l’interphone de cette cellule : ses codétenus signalaient que Fethi M. « était en train de faire une crise de convulsion ». Cinq minutes plus tard, ce même agent a contacté le Samu. Après s’être vu prodigué les premiers soins, Fethi M. a été évacué vers l’hôpital Rangueil à 01h15, son pronostic vital étant engagé. Transféré au service réanimation de l’hôpital Purpan, il a vécu deux semaines dans le coma artificiel, avant de succomber.
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Pourquoi tant de temps s’est écoulé avant l’intervention des secours ? Dès le départ, l’avocate avait pointé une potentielle responsabilité de l’administration pénitentiaire : « Le jour du drame, ses codétenus ont appelé plusieurs fois les surveillants », avait-elle indiqué. Mais passé 18 heures, la communication depuis les cellules « se fait uniquement par interphone » et d’après elle, les délais de réponse « sont souvent aberrants ».
Combien d’appels ont été passés à l’interphone ? À quelle heure ? L’administration pénitentiaire aurait-elle pu réagir plus vite, et éviter ainsi ce décès ? Tant de zones d’ombre que l’enquête pénale, ouverte par le parquet, devra éclaircir.
Ce qui a été retrouvé dans la cellule
Dans un communiqué, le parquet a confirmé qu’une fouille avait eu lieu dans cette cellule où se trouvaient trois hommes, à 15 heures, ce vendredi-là. Avaient été retrouvés : des téléphones, des seringues, mais aussi 96 grammes de cannabis et plusieurs câbles de chargement « dissimulés dans des trappes d’aération », selon le procureur de la République de Toulouse, qui avait donné sa version du déroulé des faits, heure par heure.
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