Avec une recette mondiale d’environ 7 milliards de dollars, Fast & Furious est l’une des franchises les plus lucratives du cinéma actuel depuis la sortie du premier opus en 2001 (cela ne rajeunit personne). Une saga qui a su survivre à de légers changements de casting, une tragique disparition, l’ego de sa star principale et qui n’a plus rien à voir avec ses débuts Point Breakien.

Dix films plus tard, avec un onzième (et dernier ?) qui se fait attendre, F&F continue de faire le bonheur des plateformes de streaming qui n’hésitent jamais à mettre la main à la poche pour régulièrement louer les droits de diffusion. Et puisque les sept premiers métrages, plus le spin-off Hobbs & Shaw, viennent d’arriver sur Netflix, on ne résiste pas à l’envie de se faire un petit classement, du plus mauvais opus à notre préféré.

Fast X (partie 1)

Oui, on commence fort ce classement en mettant à la dernière place l’ultime opus à date. Si la saga n’a jamais brillé par sa subtilité et sa cohérence, Fast X est l’exemple parfait de la limite à ne pas dépasser dans la surenchère. Tout y est trop. Trop de morts ramenées à la vie, trop de Momoa en roue libre, trop de Vin Diesel divinisé, trop d’inconstances, trop long… Le scénario franchit tellement souvent la frontière du crédible, à tous les niveaux – John Cena changeant radicalement de personnalité entre deux films, par exemple –, que ce qu’on tolérait précédemment ne peut plus l’être. Même les scènes d’action n’ont rien de particulièrement folichonnes au regard de certains épisodes. On se sent arnaqués sur une marchandise qui ne fait plus semblant de nous prendre pour les pigeons de service. Et ça, on n’aime pas.


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2 Fast 2 Furious

Longtemps le plus mauvais opus de la saga, 2 Fast 2 Furious prouve trois choses. Premièrement, Paul Walker ne peut tenir le volant en solo, il n’a pas la « carrure » pour. Deuxièmement, l’idée initiale de la saga ne pouvait pas se développer sur plusieurs films, on tourne vite en rond. Troisièmement, Tyrese Gibson est insupportable depuis ses débuts dans la famille. Tout y est de mauvais goût, visuellement immonde, assez soporifique et on a bien du mal à se souvenir d’un moment marquant, à part le générique de fin.

Fast & Furious : Tokyo Drift

Le premier film qui a tenté d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Presque un spin-off s’il n’était pas considéré bel et bien comme le troisième de la saga, Vinou n’y fait qu’un caméo et la place est laissée à l’anti-charismatique Lucas Black pour une aventure japonaise. À part ça, on reprend les mêmes mécaniques des deux précédents, mais en moins bien. On sent que la saga commence déjà à appuyer sur le frein avec un faible budget et un manque d’idées. S’il n’est pas à la dernière place de ce classement, c’est uniquement pour sa tentative d’exportation qu’on peut juger courageuse.

Fast & Furious 4

Le retour de Vin Diesel et Paul Walker dans un épisode qui entame lentement, mais sûrement sa mue. Fast & Furious 4 tente de remettre toute la bande au centre de l’intrigue, première brique de ce qui adviendra par la suite. Justin Lin derrière la caméra assure le service, mais tout ceci reste encore bien trop timoré pour vraiment marquer la franchise. Si Fast X était l’opus du trop, celui-ci est sans doute le film du moins dans ce F&F qui entame timidement sa nouvelle version. Pas assez spectaculaire, ni assez idiot pour se démarquer.

Fast & Furious 9

Avant Fast X, on avait déjà eu un avant-goût des immenses failles scénaristiques que la franchise était en train de se créer. John Cena en méchant, pourquoi pas, mais en frère de Dom ? Avec le décès de Paul Walker à gérer, c’était l’équivalent de se prendre les pieds dans le tapis. Et puis on commence à se lasser de voir la petite bande jouer les super-espions dans des délires toujours plus lunaires. Quant à Vin Diesel, son incapacité à prendre la franchise au second degré comme ses copains plombe constamment chaque tentative d’humour d’une saga qui sait que son salut peut s’y trouver.

Fast & Furious : Hobbs and Shaw

L’épisode des promesses non tenues. Sur le papier, un spin-off autour des personnages de Dwayne Johnson et Jason Statham avait de la gueule, d’autant que chaque séquence de ses deux-là dans la saga principale marquait les esprits par ce trop-plein de testostérone biberonné aux punchlines très années 90. Sauf que le résultat est constamment plombé par un esprit tout public qui ne lui convient pas. L’humour ne va jamais plus haut que des blagues d’enfants et l’action mériterait de lâcher les chevaux. On voulait du bourrin, on a eu du tout mou et un blockbuster bête et méchant sans âme. Le second degré a au moins le mérite de s’assumer et puis Vanessa Kirby et Idris Elba sont deux ajouts de poids au casting.

Fast And Furious

Retour aux origines, le remake non assumé de Point Break. Une époque où les voitures tunées n’étaient pas encore ringardes et où Vin Diesel n’avait pas encore trop le melon. Un temps où les personnages étaient un minimum complexe, où l’intrigue avait un début, un milieu et une fin et où on ne tentait pas n’importe quoi, n’importe comment. Un premier épisode qui n’a plus rien à voir avec ce qu’est devenue la franchise et qui nous rappelle ces moments où on pouvait assumer d’apprécier Fast & Furious en société (enfin presque).

Fast & Furious 8

Le film qui signait le début de la fin. Sans Paul Walker, Vin Diesel gonfle les pectoraux jusqu’au ridicule et où l’on commence vraiment la pluie de protagonistes écrits par des générateurs artificiels. Sauf que. Sauf que si sa star principale manque d’auto-dérision, le reste de Fast & Furious 8 cumule les faits d’armes guignolesques assumés avec des séquences jusqu’au-boutistes où on fait pleuvoir des voitures, où Dwayne Johnson s’évade de prison et où il repousse des missiles à mains nues. On pensait que le film précédent était celui de la surenchère, ce huitième volet explose le compteur avec beaucoup de fun.

Fast & Furious 6

Maintenant que le cinquième épisode mettait pied à terre, le sixième pouvait lancer la marche folle en avant. C’est à partir de cet opus que la franchise commence à assumer son côté gros divertissement bien crétin, bien bourrin, avec des séquences qui n’ont plus rien à faire de la cohérence, mais avec un plaisir certain. On est dans du spectacle à l’état pur qui se fiche des lois de la physique et de ramener des personnages censés être morts. Une qualité qui deviendra un défaut plus tard, sauf qu’ici, il y encore une certaine gestion de l’équilibre.

Fast & Furious 5

Si Fast & Furious était l’opus par lequel tout a commencé, le cinquième volet est celui qui l’a fait entrer dans une autre catégorie. On laisse les courses de côté et on passe à du braquage en zone de guerre avec un Dwayne Johnson détruisant des murs en mode buffle. La franchise devient action, humour et surenchère et les acteurs peuvent y aller en physicalité et en homo-érotisme quand Vin et Dwayne jouent à celui qui finira au-dessus de l’autre. C’est maîtrisé, encore (un brin) cohérent et on en a pour notre argent.

Fast & Furious 7

Fast & Furious 7, c’est l’épisode du plus, avant celui du trop. Le second degré est plus assumé, notamment avec sa séquence d’intro où Statham sort d’un hôpital détruit. Les scènes sont plus spectaculaires, plus exagérées, comme celle où on balance une voiture entre deux buildings à Abu Dhabi au ralenti. L’émotion est évidemment plus vive avec le décès de Paul Walker et la séquence hommage qui lui est rendue à la fin. On est à la limite de l’overdose de tout, et pourtant, on reste collé au bitume du divertissement où le non-sens devient admiré et admirable. Quand le n’importe quoi se transforme presque en art.

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