Un ancien sergent-major de l’armée britannique, Michael Webber, a avoué avoir agressé sexuellement la soldate Jaysley Beck, 19 ans, qui s’est suicidée en décembre 2021 après l’incident.

Lors d’une audience préliminaire vendredi, Michael Webber, qui a depuis quitté l’armée, a plaidé coupable et attend désormais sa condamnation.

Une agression signalée mais étouffée

Jaysley Beck avait immédiatement dénoncé l’agression subie lors d’une soirée, au cours de laquelle l’ancien gradé l’avait plaquée au sol avant de tenter de l’embrasser. « Elle a fait tout ce qu’il fallait. Elle a signalé l’agression deux fois », a rappelé sa mère à la BBC.

La famille de la victime accuse la hiérarchie militaire d’avoir tenté de minimiser l’affaire. Selon l’enquête, un supérieur a fait pression sur la jeune femme pour qu’elle retire sa plainte. Puis l’incident a finalement été qualifié de simple « conduite inappropriée », ce qui a permis à Webber d’échapper à toute sanction sérieuse à l’époque.

Notre dossier sur les violences faites aux femmes« Nous aurions pu et dû en faire plus »

Quelques semaines après l’agression, Jaysley Beck a été la cible de harcèlement de la part de son supérieur direct, Ryan Mason. Ce dernier lui a envoyé plus de 4.600 textos, dont une « histoire d’amour » longue de 15 pages décrivant ses « fantasmes » à son sujet. Des pressions qui ont aggravé la détresse psychologique de la jeune soldate : Jaysley Beck a mis fin à ses jours le 15 décembre 2021.

En février dernier, une enquête publique avait conclu que l’attitude de l’armée avait joué un rôle significatif dans la mort de Jaysley Beck. Face au scandale, l’armée britannique a présenté ses excuses à la famille et annoncé une politique de « tolérance zéro » envers les comportements sexuels inappropriés. « Nous aurions pu et dû en faire plus », avait reconnu l’institution. Le verdict final dans cette affaire est attendu dans les prochains mois.