Le projet est maintenu mais le site censé l’accueillir, lui, n’est plus d’actualité. Ce n’est finalement pas à Suresnes (Hauts-de-Seine) que le Musée mémorial du terrorisme ouvrira ses portes. Selon l’AFP, l’idée du Mont-Valérien a été abandonnée après une réunion qui s’est tenue la semaine dernière à l’Élysée, en présence des conseillers du président Emmanuel Macron et des responsables du groupement d’intérêt public chargé du projet.
« Le site de Suresnes a été abandonné parce que trop cher, a expliqué à l’AFP l’historien Henry Rousso, président de la mission de préfiguration du musée. La restauration du bâtiment historique absorbait près de 90 % à 95 % du budget des travaux… »
Le musée devait être construit sur les pentes du Mont-Valérien, sur le site de l’ancienne École de plein air, joyau de l’entre-deux-guerres imaginé par les architectes Marcel Lods et Eugène Beaudouin. D’abord destiné aux enfants prétuberculeux, l’établissement s’était ensuite ouvert, à partir de la Seconde Guerre mondiale, à d’autres handicaps : déficients physiques, visuels et auditifs pour finalement devenir un lieu d’expérimentation où se mêleront différentes tendances pédagogiques.
Fermée en 1994 pour des raisons de financement, l’École de plein air de Suresnes est classée Monument historique depuis 2002. Plusieurs projets de rénovation y ont été imaginés mais aucun ne verra le jour.
Trois ou quatre lieux de repli
En janvier 2024 déjà, Michel Barnier, alors Premier ministre, avait annoncé renoncer au projet, évoquant des restrictions budgétaires. Les associations de victimes du terrorisme avaient alors dénoncé une décision « indigne » et « incompréhensible » et l’Élysée, dès janvier, avait expliqué vouloir mener le projet à son terme. C’est toujours le cas.
Mais cela ne se fera pas à Suresnes. Selon Henry Rousso, « trois à quatre » lieux relevant du ministère des Armées en région parisienne seraient à l’étude. Le choix sera dévoilé fin septembre.
Une décision qui ne surprendra pas Guillaume Boudy, le maire (Horizons) de Suresnes, qui, après un énième rebondissement, se montrait sceptique sur la concrétisation du projet dès janvier. « On demande encore à voir, glissait-il, alors. Est-ce que le projet sera validé par le nouveau gouvernement ? Est-ce que les 95 millions seront bien inscrits au projet de loi de finances (PLF) et si c’est le cas, est-ce qu’il sera bien livré en 2027 ? Le délai paraît court. »