Benoît Payan a déposé plainte, ce lundi 8 septembre, contre X pour menaces de mort, proférées sur X en commentaires d’une vidéo où on le voit manger dans le quartier de Noailles (1er) un couscous dans le cadre du festival marseillais Kouss Kouss.
La veille, le maire (DVG) de Marseille avait réagi à chaud en diffusant sur ce même réseau social une capture d’écran de la publication en question, signée par un certain Alfie07165. Celle-ci, qui a été effacée peu après sa publication, montrait deux hommes armés et encagoulés, encadrant un troisième, les yeux bandés, s’apprêtant à être pendu. « Pauvre c** de Payan !! L’idiot utile des Frères musulmans !! Et il sera dans les premiers quand il leur aura servi de marchepied !! Quelle m***e !! « , écrivait Alfie07165. « Menacé de mort pour avoir mangé un couscous dans le cadre d’un festival marseillais de cuisine, je ne céderai évidemment rien et jamais, avait répondu dimanche sur X Benoît Payan. Marseille est une ville du vivre-ensemble et nous ferons tout pour que cela continue, malgré les intimidations, extrême droite ou pas. »
Dans une nouvelle publication, ce lundi à 13 heures, l’élu fait état de nouveaux commentaires haineux dont il présente quelques extraits, fautes d’orthographe incluses : « A raser et pendre haut et court à la libération ! », « quel bande de putes Benoît Payan et certain français qui se soumettent aux algériens à marseille », « Alors lui il est en mode leche babouche h24. Il adore les mettre dans son lit aussi », « A gerbez, à genoux devant ces métèques là », etc. Là encore, le maire le répète, toujours sur X : « Les menaces de mort et insultes en tout genre continuent et s’intensifient mais elles ne m’arrêteront pas. Marseille et les Marseillais sont plus forts que la haine. »
Vassal et Muselier silencieux
Dès dimanche, l’élu a reçu le soutien massif de sa majorité et de l’ensemble des forces de gauche. Le PS des Bouches-du-Rhône, notamment, a tenu à lui apporter son « soutien plein et entier » : « Nous ne baisserons jamais la tête face à l’extrême droite. Marseille est une et indivisible, et elle le restera. » En dépit de leurs désaccords, le député Sébastien Delogu (La France insoumise) a fait de même : « Menacé de mort pour un couscous. @bpayan, aucun de nos désaccords politiques ne doit surpasser la nécessité de faire bloc face aux attaques des racistes, des pro-génocide et de l’extreme droite. Tu as mon soutien et celui des insoumis face à ces menaces ignobles. »
Si, à droite, si Bertrand Mas-Fraissinet, le président de Renaissance 13, a également tenu à apporter « tout son soutien républicain » au maire, les deux ténors locaux, Renaud Muselier, le président (Renaissance) de la Région et Martine Vassal, la présidente (DVD) de la Métropole et du Conseil départemental, sont pour l’heure restés silencieux.
L’extrême droite, en revanche, a dénoncé ces « menaces honteuses » : « Leurs auteurs doivent être poursuivis pénalement, a écrit sur X dimanche Olivier Rioult, porte-parole du patron du RN des Bouches-du-Rhône et candidat aux municipales, Franck Allisio : Ici on est à Marseille, en France, et aucun responsable politique ne devrait être inquiété pour ses idées. »