L’AFGES (Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg) a publié il y a quelques jours sa traditionnelle enquête sur le coût de la rentrée étudiante à Strasbourg. Sans grande surprise, presque tous les postes de dépenses augmentent cette année encore, gardant en précarité constante les étudiant(e)s strasbourgeois(es).
Comme chaque année, l’AFGES a publié début septembre le compte-rendu de son enquête sur le coût de la rentrée étudiante. Logement, courses, frais universitaires : tout augmente pour les étudiant(e)s à Strasbourg.
Au total, un(e) étudiant(e) non-boursier/ère qui n’habite plus au domicile familial devra débourser près de 3216,87€ au mois de septembre. Ce qui constitue une augmentation de 50,46€ par rapport à la rentrée 2024/2025. Quant aux étudiant(e)s qui ont la bourse échelon 7 logé(e)s en chambre universitaire, ils et elles devront débourser 1736,73 €, soit 42,43 € supplémentaires cette année.
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Pour calculer son indicateur, l’AFGES comptabilise les frais de la vie quotidienne comme le loyer, les charges, l’alimentation, les transports, les forfaits téléphone et Internet. Mais aussi les frais ponctuels, directement liés aux études, comme les frais d’inscription, la CVEC, les frais d’agence, l’assurance logement, ou encore le matériel nécessaire pour étudier.
Ces cinq dernières années, le coût de la rentrée calculé par l’AFGES n’a cessé d’augmenter. Fixé à 2230€ en 2020, c’est presque 1000€ de différence qui sont à débourser aujourd’hui. Avec toutes ces dépenses, la moitié des étudiant(e)s doivent trouver un job pendant leurs études. Pour économiser, tous les moyens sont bons, y compris sauter des repas, comme le font 66% des étudiant(e)s chaque semaine.
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Des études qui coûtent de plus en plus cher
En dehors des dépenses liées au fait d’étudier à Strasbourg, les frais universitaires, eux aussi, augmentent à la rentrée 2025. Pour les non-boursiers/ères, il faudra débourser 178€ pour s’inscrire en licence (soit 3€ de plus par rapport à l’an dernier), 245€ pour s’inscrire en master (soir 4€ de plus) et 397€ pour s’inscrire en doctorat (soit 6€ de plus).
Obligatoire, sauf exonération, la CVEC (Contribution de vie étudiante et de campus) est également plus élevée et passe de 103€ à 105€. Mais encore faut-il avoir les moyens de se procurer le matériel indispensable pour suivre les cours de sa filière. Et là, les prix explosent : 9,69% d’augmentation, soit un coût de 238,52€.
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L’explosion des prix des loyers
Pour les étudiant(e)s, le premier poste de dépense reste évidemment le loyer. Aujourd’hui à Strasbourg, le prix moyen est de 580€ pour un studio et de 383,40€ pour une chambre ou un studio Crous.
Malgré la construction en cours d’une nouvelle résidence place d’Islande et l’inauguration de l’ancienne Chambre régionale des comptes transformée en résidence, les étudiant(e)s manquent cruellement de logements.
Dans une ville qui accueille environ 57 000 étudiant(e)s chaque année, les 4 920 places proposées par le Crous ne suffisent pas. Un seul logement Crous est disponible pour 17 étudiant(e)s ! Les demandes de logements Crous sont quatre fois plus importantes que les places disponibles dans la capitale alsacienne.
Comme chaque année, l’AFGES lance d’ailleurs son dispositif de logement provisoire pour soulager celles et ceux qui commencent les cours, tout en étant à la rue. Mais les places restent limitées et de plus en plus d’étudiant(e)s se retrouvent à loger sur le canapé d’une connaissance, chez des ami(e)s de la famille, dans des voitures, des auberges de jeunesse et parfois même sous tente.
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L’AFGES demande la révision du système de bourse et l’encadrement des loyers
Face à cette précarité grandissante qui frappe, année après année, de plus en plus d’étudiant(e)s, l’AFGES demande à ce qu’un encadrement des loyers soit mis en place à Strasbourg. Prévu par la législation (loi ALUR de 2014 puis loi ÉLAN de 2018), c’est l’État qui fixe la liste des communes éligibles. La commune peut ensuite en faire la demande et la préfecture mettra en place la mesure par arrêté. En ce qui concerne les résidences Crous, l’association plaide en faveur d’un gel des loyers et des charges.
Mais elle juge également le système d’attribution des bourses actuel comme inégalitaire et complexe. Pour simplifier au maximum l’accès aux étudiant(e)s dans le besoin, il est nécessaire, selon elle, de revoir les conditions d’attributions, notamment en se basant sur les revenus du candidat et non de ses parents. Mais aussi d’unifier ce système qui laisse parfois certaines filières de côté, comme les formations sanitaires et sociales.