Auteur, depuis juillet, d’au moins une quinzaine de «vols par escalade» dans l’ouest de Nantes, un Algérien déjà connu de la justice a été placé vendredi en garde à vue. Il devait être jugé ce lundi en comparution immédiate.

Futé et agile, mais pas imprenable. Un homme de 37 ans, à l’origine de de plusieurs dizaines de cambriolages dans l’ouest de Nantes (Loire-Atlantique) a été interpellé, vendredi 5 septembre. La brigade nantaise d’atteinte aux biens avait été placée depuis plusieurs semaines sur les traces de cet habile voleur qui agissait selon un mode opératoire bien identifié. En l’occurrence, le suspect n’intervenait qu’en matinée, entre 7h et 11h, profitant des fenêtres laissées ouvertes, les jours de beau temps. Le cambrioleur grimpait alors aux étages et pénétrait sans effraction dans les logements.

«Il s’agit d’une personne très agile et rapide, qui entrait soit par le rez-de-chaussée, soit en passant par les fenêtres aux étages, en escaladant la façade par une gouttière ou en passant par un balcon. Il est également passé deux fois par un vélux», souffle une source policière. Chevronné, le suspect avait ainsi enchaîné jusqu’à trois vols – dont une tentative avortée – en l’espace de 45 minutes. Le cambrioleur œuvrait à Nantes et à Saint-Herblain, en banlieue, depuis le mois de juillet. L’homme se déplaçait à vélo, son butin caché dans un sac à dos. Il emportait en priorité des bijoux, des montres, des téléphones et ordinateurs portables ainsi que du matériel multimédia facilement transportable.


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Un étranger récidiviste

Compte tenu des horaires retenus pour ses délits, le suspect a été repéré, pris en chasse et photographié à plusieurs reprises par les habitants cambriolés ou par des voisins. L’âge avancé de la majorité de ses victimes lui permettait de s’échapper sans encombre. Le portrait du voleur présumé était diffusé au sein de boucles Whatsapp d’habitants. Dès juillet, la découverte d’une empreinte digitale du suspect dans l’un des appartements visités a livré une identité aux enquêteurs. L’acrobate cambrioleur s’est révélé être un Algérien déjà condamné pour vol en 2015. L’homme ne se trouvait cependant pas à son domicile légal, enregistré chez sa mère, à Nantes.

Paradoxalement, le suspect avait été arrêté en plein été puis relâché. Il avait écopé d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour une affaire de recel, sans que les enquêteurs chargés de la série de cambriolages ne soient mis au courant. «Il avait été interpellé le 3 août pour possession de bijoux volés. Déféré le lendemain, il reprend ses vols le 7 août. Il y a eu une petite faille…», précise une source policière qui justifie, du bout des lèvres, ce raté par le chassé-croisé des vacances.

L’enquête a finalement connu un tournant lorsque – ces derniers jours – l’une des victimes est parvenue à mettre en fuite le suspect surpris en train de cambrioler sa maison. À cette occasion, le cambrioleur a perdu son téléphone portable. Examiné par la police nationale, l’appareil était récemment volé, mais muni d’une nouvelle carte SIM portant le carnet d’adresses du suspect. Celui-ci était hébergé chez l’un de ses contacts, dans le quartier sensible nantais de Bellevue, dans un logement aussitôt placé sous surveillance. Le suspect a été arrêté en flagrant délit, au retour d’un dernier cambriolage. De nombreux objets volés ont été découverts lors de la perquisition du logement où habitait le cambrioleur, qui possédait aussi du matériel pour authentifier de l’or. Quelques grammes de cocaïne ont également été saisis. Placé en garde à vue pour «vols par escalade», le trentenaire n’a reconnu que 16 des 34 faits dénombrés par les enquêteurs. Il devait être jugé lundi en comparution immédiate, au tribunal correctionnel de Nantes.