Le suspect a été mis en examen et incarcéré, notamment pour « complicité de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs », « complicité de traites d’êtres humains aggravés » et « détention, acquisition et transaction d’images pédocriminelles ».
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Publié le 09/09/2025 06:22
Mis à jour le 09/09/2025 06:22
Temps de lecture : 3min
Une policière de dos. Image d’illustration. (LIONEL VADAM / MAXPPP)
Un Bordelais d’une trentaine d’années a été mis en examen et placé en détention provisoire, il est soupçonné d’avoir commandité et visionné en ligne et en direct une trentaine de viols d’enfants en Colombie et à Madagascar, lors de session de « livestreaming », selon les informations du service police-justice de franceinfo. Il s’agit de la première mise en examen en France dans un dossier de « livestreaming » à Madagascar, ces affaires concernant jusque-là surtout les Philippines et la Colombie.
Cet employé administratif à Bordeaux a été placé en garde à vue lundi dernier, trahi par son téléphone. Les enquêteurs l’ont identifié et ont découvert sur ses supports informatiques des milliers de photos et de vidéos pédocriminelles. Ils ont aussi mis la main sur des échanges avec des femmes en Colombie et à Madagascar via des sites d’escorts pour adultes, échanges qui déviaient ensuite sur des messageries cryptées. C’est sur ces messageries qu’il négociait avec elles les tarifs pour les viols d’enfants en direct.
« Ce dossier est la preuve qu’on parvient, malgré ce sentiment d’impunité qu’ont parfois les pédocriminels, même à des milliers de kilomètres et avec toutes les barrières numériques qui peuvent être mises en place, à détecter les infractions et à identifier les auteurs et les victimes pour les mettre à l’abri », se félicite Aurélie Besançon, nouvelle cheffe de l’OFMIN, l’office mineurs, le service d’enquête spécialisé sur les violences sur mineurs.
Les sessions duraient parfois plusieurs heures, et le mis en cause donnait des instructions en direct, depuis chez lui, sur les actes sexuels que devaient commettre les enfants mais aussi pour des violences commises sur eux. Sur cette trentaine de viols, au moins cinq victimes ont été identifiées grâce à un « travail de longue haleine, minutieux », selon Aurélie Besançon. Trois sont âgées de moins de 10 ans, et deux ont entre 10 et 15 ans.
« Pour qu’il y ait livestreaming il faut qu’il y ait eu des instructions, un accord sur l’abus sexuel qui va être perpétré, et également sur le prix, explique Camille Chabot, référente livestreaming au parquet de Paris. Et quand on a des échanges préalables, on peut caractériser les infractions qui sont constitutives de livestreaming ».
Ces faits ont commencé il y a au moins trois ans. Le Bordelais a déboursé 15 000 euros au total. Après 96 heures de garde à vue, de lundi à vendredi, il a été mis en examen et placé en détention provisoire vendredi soir pour « complicité de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs », « complicité de traites d’êtres humains aggravés », « participation à une association de malfaiteurs criminels », « détention, acquisition et transaction d’images pédocriminelles ». Pour ces infractions, considérées comme des crimes, il encourt 20 ans de réclusion.
Il n’était pas en contact avec des enfants dans son entourage ou dans son métier mais d’après l’OFMIN, la moitié des internautes qui visionnent en ligne des images pédocriminelles passent à l’acte dans la vie réelle.