Me Kada Sadouni est avocat en droit pénal à Nice. Intervenant auprès des juridictions de Lyon, Marseille, Bordeaux, Paris ou encore Perpignan, il symbolise une nouvelle génération d’avocats pénalistes pratiquant une défense moderne des justiciables.

Quelle vision portez-vous sur le métier d’avocat pénaliste ?

Me Kada Sadouni : En tant qu’avocat pénaliste à Nice, je pense que le métier a beaucoup évolué depuis les années 1970-1980. Pendant longtemps, l’avocat pénaliste était vu comme une personne qui se déplace avec de gros dossiers papiers, reste basé sur un Barreau précis et demeure difficilement joignable – car travaillant avec un secrétariat et plusieurs personnes, envoyant ses collaborateurs à sa place au Tribunal, et faisant de trop rares visites en prison.

En quoi la nouvelle génération d’avocats en droit pénal est-elle plus moderne ?

Me Kada Sadouni : Si je prends mon exemple, j’interviens dans toute la France, auprès des juridictions de Paris, Lyon, Nîmes, Aix-en-Provence, Perpignan, Bordeaux, Nice. Je fonctionne sans secrétariat et suis directement joignable : je dégage des créneaux dans la semaine pour que les justiciables puissent me contacter. Cela est important pour des clients en prison qui ont besoin d’être rassurés, de partager leur mal-être. Cette disponibilité est à mon sens primordiale et au cœur de mon approche.

Voyez-vous d’autres améliorations notables dans l’exercice du métier d’avocat pénaliste ?

Me Kada Sadouni : Nous utilisons des fonctionnements et des outils modernes. Les dossiers sont dématérialisés. Ensuite, il m’est possible de gagner du temps dans la recherche de certaines jurisprudences grâce à l’intelligence artificielle qui m’aide parfois à identifier les arrêts auxquels je cherche à me référer. Une fois l’arrêt identifié, je n’ai plus qu’à mener moi-même le travail d’analyse avec mes compétences en matière pénale.

En quoi consiste votre accompagnement en droit pénal en cas de contentieux avec la justice ?

Me Kada Sadouni : J’interviens souvent en urgence pénale en garde à vue. La loi autorise un entretien de 30 minutes avant l’audition, cela constitue en quelque sorte la partie conseil juridique personnalisé où je suggère par exemple quels éléments de langage et quel comportement adopter devant les enquêteurs.

Ensuite, vient soit la comparution immédiate devant le tribunal correctionnel – pour laquelle il est possible de demander un renvoi si le peu de temps accordé par cette procédure ne permet pas de bien préparer le dossier – soit l’instruction, dans le cas d’un dossier correctionnel complexe ou criminel.

Maître Kada SADOUNI, en préparation d’un dossier pénal
Anthony_FONTAN

Comment accompagnez-vous les justiciables durant l’instruction ? 

Me Kada Sadouni : Une instruction dure 2 ans en moyenne. Pendant que le juge cherche des éléments à charge et à décharge, je visite le client en détention provisoire, le conseille, et l’informe des mises à jour du dossier. J’essaye surtout de lui obtenir une liberté provisoire. Enfin, je prépare une défense rigoureuse avant le passage en Cour d’Assises ou devant le Tribunal correctionnel.

En tant qu’avocat en droit pénal au Barreau de Nice, défendez-vous les justiciables dans des types d’affaires précis ?

Me Kada Sadouni : En effet, je traite de nombreuses affaires de trafic de stupéfiants au niveau international, comme au niveau local, dans la région PACA, à Nice et Cannes, comme à Grasse, Marseille, Toulon et Aix-en-Provence. En outre, il m’arrive de défendre les intérêts de clients dans le cas de règlements de compte et de braquages. Le droit pénal est un domaine très intense qui demande une maîtrise d’un grand nombre de connaissances, beaucoup de sang froid et je souhaite me concentrer exclusivement sur ce domaine juridique.

Comment votre vocation d’avocat pénaliste est-elle née ?

Me Kada Sadouni : Devenir avocat était un rêve d’enfance. En grandissant, j’ai vécu des situations d’injustice, et j’en ai aussi observé dans mon entourage. Le souhait d’agir face à elles a renforcé ma motivation, car je pense que la loi est le plus juste moyen de se défendre. J’ai ainsi obtenu mon Master 2 en droit privé et sciences criminelles à la Faculté de Nice, avant de prêter serment en 2022 et de devenir avocat au Barreau de Nice. En accédant à cette profession prestigieuse, je voulais envoyer un signal fort aux jeunes issus de milieux modestes. Rien n’est impossible.

Quel est votre regard d’avocat pénaliste sur le fonctionnement actuel de la justice pénale française ?

Me Kada Sadouni : L’avocat pénaliste est souvent très médiatisé, très décrié également dans son travail et sa moralité. Beaucoup ont du mal à comprendre que tout le monde a droit à une défense, et que ce n’est pas parce qu’un avocat défend un criminel qu’il cautionne ses actes. Il les condamne bien évidemment, et son rôle est de participer à garantir la justesse du jugement prononcé. Défendre, c’est faire vivre l’Etat de Droit.

D’un autre côté, le pénal nous positionne au centre de la société. Nous avons un visuel sur un triptyque constitué des forces de l’ordre, dépositaires de l’ordre public, des justiciables qui enfreignent les lois, et de la justice, donc des magistrats. Nous avons ainsi un regard global sur l’évolution de la justice. Je pense qu’une réflexion profonde sur son fonctionnement est nécessaire, déjà pour une raison simple : la France dispose de 62 000 places de prison, mais la population carcérale représente 83 000 personnes environ.

Maître Kada SADOUNI, au sein de son cabinet niçois
Anthony_FONTAN

Dans quelle mesure les prisons remplissent-elles leur rôle avec cette surpopulation carcérale ?

Me Kada Sadouni : Les conditions d’incarcération sont loin d’être optimales pour que la détention puisse aujourd’hui remplir pleinement son rôle : favoriser la réinsertion, permettre l’introspection d’un condamné pour qu’il comprenne en quoi ses actes ont répandu le “mal”, pour la société, pour lui, et les gens autour de lui, de sorte à ce qu’il choisisse dorénavant consciemment de faire le “bien”. Est-ce à dire que la détention est aujourd’hui facteur de récidive ? Je le pense. Je constate en prison une haine grandissante au lieu d’une remise en question profonde. Cela est statistiquement confirmé avec les justiciables que j’accompagne. Quand 30% stoppent leurs comportements hors-la-loi, 70% récidivent.

Selon votre regard d’avocat pénaliste au Barreau de Nice, comment améliorer la justice française dans ces conditions, ainsi que sa justesse ?

Me Kada Sadouni : À nous avocats de poursuivre la modernisation du métier, en l’humanisant, en continuant à défendre les intérêts des justiciables avec force, disponibilité, mais aussi proximité. En somme, à nous de faire de notre mieux en étant alignés avec les qualités du serment d’avocat – dignité, conscience, indépendance, probité, humanité.

Et puis, je pense qu’en droit pénal, nous sommes un peu psychologues dans notre approche. C’est fondamental pour comprendre le négatif, identifier les facteurs sociaux ou familiaux qui peuvent être liés à un acte hors-la-loi – ce qui ne veut pas dire que nous cautionnons l’acte bien entendu – mais aussi suggérer des soins de santé mentale ou contre les addictions si nécessaire.

Pour finir, quels sont les projets de votre cabinet indépendant d’avocat pénaliste à court et moyen terme ?

Me Kada Sadouni : J’ai un frère qui est également avocat, au Barreau de Marseille : Me Yassin Sadouni. Nous avons le projet mutuel d’ouvrir une permanence, pour lui à Nice, et moi à Marseille, afin de nous aligner encore davantage dans une démarche de proximité avec les justiciables à Nice, Marseille et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, fournissant ainsi une défense adaptée, moderne et optimale.