Par Le Figaro avec AFP
Le 9 septembre 2025 à 12h53
Les anti-GLP-1, comme l’Ozempic, accentuent l’action d’une hormone agissant sur la sécrétion d’insuline et, plus largement, sur la sensation de satiété.
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D’abord développés pour le traitement du diabète, ils sont désormais salués comme une avancée thérapeutique majeure également dans l’obésité.
Ozempic, Wegovy, Mounjaro… La nouvelle génération de traitements à succès contre le diabète et l’obésité, les anti-GLP-1, a été ajoutée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à la liste des médicaments jugés essentiels. L’OMS appelle à la mise à disposition de versions génériques, moins chères, pour les populations des pays en développement.
Les molécules concernées sont le sémaglutide (principe actif de l’Ozempic et du Wegovy du géant danois Novo Nordisk), le dulaglutide et le liraglutide, ainsi que le tirzepatide (utilisé pour le Mounjaro d’Eli Lilly). Ces nouveaux traitements d’abord développés contre le diabète ont donné des résultats notables pour aider à perdre du poids et sont salués par les spécialistes comme une avancée thérapeutique majeure contre l’obésité. Leurs principes actifs accentuent l’action d’une hormone agissant sur la sécrétion d’insuline (GLP-1) et, plus largement, sur la sensation de satiété.
Selon des chiffres de l’organisation, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont touchées par l’obésité, et plus de 800 millions l’étaient par le diabète en 2022. En 2021, plus de 3,7 millions de personnes sont décédées de maladies liées au surpoids ou à l’obésité, soit plus que le nombre de victimes des principales maladies infectieuses mortelles, le paludisme, la tuberculose et le sida combinés.
Des prix très élevés
Cependant, les prix très élevés de ces médicaments, qui peuvent dépasser par exemple les 1000 dollars par mois aux États-Unis, en « limitent l’accès », observe l’OMS, qui craint notamment que les pays les plus défavorisés n’en soient privés. Pour s’assurer que ces traitements injectables qui « sauvent des vies » atteignent ceux qui en ont le plus besoin, l’agence appelle notamment à « encourager la concurrence des génériques pour faire baisser les prix ».
Selon Andrew Hill, chercheur en pharmacologie à l’université de Liverpool, des études montrent que le sémaglutide générique pourrait être produit en masse en Inde pour seulement 4 dollars par mois. « Nous demandons à (Novo Nordisk) et Eli Lilly d’agir de manière responsable et de rendre leurs traitements disponibles à l’échelle mondiale à un prix générique abordable », a-t-il déclaré à l’AFP. Le brevet du sémaglutide expirera en 2026 dans certains pays, dont le Canada, l’Inde et la Chine, ce qui pourrait aussi favoriser la production de génériques.
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Outre le diabète et l’obésité, ces traitements semblent liés à des améliorations dans diverses pathologies. Selon une étude publiée cette semaine dans la revue JAMA, les patients souffrant de problèmes cardiaques et prenant ces médicaments présentaient un risque réduit de plus de 40 % d’être hospitalisés ou de mourir prématurément. D’autres équipes soupçonnent qu’ils pourraient avoir des effets contre les problèmes rénaux et hépatiques, les troubles addictifs, le déclin cognitif associé aux maladies neurodégénératives, certains cancers…
Mais ils ont aussi des effets secondaires, pas toujours bien compris, mais qui imposent de les surveiller étroitement. Récemment, une équipe américaine a montré, chez la souris, des effets délétères sur la masse et la force musculaires. Des risques ophtalmologiques ont également été identifiés.