Les ministres israéliens de la Sécurité nationale et des Finances ne pourront pas entrer en Espagne. La décision fait suite aux sanctions israéliennes contre deux ministres espagnoles.
L’Espagne va désormais interdire l’entrée sur son territoire à deux ministres d’extrême droite du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou, a annoncé mardi 9 septembre le ministre des Affaires étrangères espagnol. Cette déclaration fait suite à l’annonce par Israël de la même mesure à l’encontre de deux ministres espagnoles.
Les ministres israéliens Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich ont été inclus «dans la liste officielle des personnes sanctionnées» et «ne pourront pas accéder au territoire espagnol», a annoncé José Manuel Albares, précisant qu’il s’agissait d’une «liste ouverte», et n’excluant pas d’y ajouter d’autres personnes qui, selon Madrid, entravent la paix et rappelant qu’elle comprenait déjà «13 colons violents».
Cette déclaration intervient au lendemain d’échanges très vifs entre l’Espagne et Israël après la présentation par le premier ministre espagnol d’une série de mesures destinées à «mettre un terme au génocide à Gaza », une annonce qui a suscité la colère d’Israël, qui a fustigé une «campagne anti-israélienne et antisémite» de Madrid et interdit l’entrée de son territoire à deux ministres du gouvernement espagnol.
En fin de journée, l’Espagne a rappelé pour consultations son ambassadrice en Israël.
L’Espagne durcit le ton
Le gouvernement espagnol est l’une des voix les plus critiques en Europe envers l’action menée par Israël à Gaza, ce qui entraîne souvent des tensions avec Israël, qui n’a plus d’ambassadeur à Madrid depuis la reconnaissance de l’État de Palestine par l’exécutif de Sánchez en mai 2024.
Lundi, Pedro Sánchez a annoncé notamment mettre en œuvre un embargo sur les ventes d’armes à Israël, interdire dans l’espace aérien espagnol les avions transportant du matériel de défense pour Israël, ou encore interdire aux navires transportant du carburant destiné à l’armée israélienne d’accoster dans les ports espagnols.
Le dirigeant socialiste espagnol avait aussi déclaré dès lundi, avant les précisions de son ministre des Affaires étrangères, que l’entrée sur le territoire espagnol serait interdite à davantage de personnes participant «directement au génocide».
Au sein de l’Union européenne, les Pays-Bas et la Slovénie avaient déjà interdit l’accès de leur territoire à Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, des ministres clés de la coalition du gouvernement de Benyamin Netanyahou qui ont aussi été sanctionnés par l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et la Norvège.