Depuis 2024, Pierre Streiff, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Grenoble, était sous le coup d’une plainte et d’une enquête ouverte pour des faits présumés de harcèlement moral et sexuel envers la directrice générale de l’organisme consulaire. Coup de théâtre judiciaire, lundi 8 septembre 2025 : « J’ai décidé de procéder au classement de l’ensemble de ces plaintes », a fait savoir Étienne Manteaux, procureur de la République de Grenoble, dans un communiqué transmis à la presse.
L’affaire avait éclaté le 29 novembre 2024, lorsqu’Emmanuelle Rivière, la directrice générale de la CCI de Grenoble, avait déposé plainte contre son président. Elle lui reprochait des comportements inappropriés et une pression constante sur son travail, allant jusqu’à évoquer des SMS et mails à « connotation sexuelle explicite ».
Dans son sillage, d’autres tensions ont émergé au sein de l’institution, notamment avec la diffusion d’une lettre anonyme sur le climat interne de Grenoble École de management (Gem), établissement rattaché à la CCI, mais aucun témoignage de salarié n’a corroboré cette lettre, jugée calomnieuse.
Grenoble École de management (Gem). © Joël Kermabon – Place Gre’net
Pierre Streiff, figure locale du BTP et ancien président du Medef Isère, avait alors répliqué en déposant lui-même plainte pour fausses attestations et harcèlement moral. Rapidement, l’affaire était sortie du strict cadre judiciaire pénal : le tribunal administratif de Grenoble avait accordé, fin 2024, la protection fonctionnelle à la directrice générale, estimant que certains échanges de courriels constituaient un harcèlement sexuel. Et en mars 2025, la même juridiction appelait à organiser son retour dans des conditions la plaçant hors de l’autorité directe du président.