Deux semaines après une belle quatrième place en Hongrie, la dixième position de Jorge Martín en Catalogne a des allures de coup d’arrêt dans son évolution depuis son retour à compétition. Le retour sur la piste qui l’avait vu décrocher le titre l’an passé a certes été difficile mais le Madrilène retient quand même de nombreux éléments positifs.

Ses difficultés à exploiter l’Aprilia sur un tour l’ont relégué en 18e position sur la grille et, lors du sprint, il a été percuté par Franco Morbidelli alors qu’il occupait une lointaine 16e place. Le lendemain, Martín a encore vécu une course remplie de péripéties mais il s’est satisfait de pouvoir intégrer le top 10, le signe selon lui de très bonnes performances.

« Je pense que c’était la meilleure séance du week-end », a résumé le pilote Aprilia après la course. « Même si partir 18e n’est évidemment pas bon, j’ai pris un départ incroyable et j’étais déjà 12e ou 11e. J’ai été percuté par un pilote au virage 4 et je me suis retrouvé 18e. J’ai recommencé à gagner des places et quand j’ai doublé Oliveira, j’ai eu un problème avec le variateur de hauteur, il est resté coincé et j’ai coupé [un virage]. J’ai perdu deux secondes pour ne pas être pénalisé. »

« Il s’est passé beaucoup de choses dans ma course, mais je dois dire qu’ensuite, mon rythme était très bon. Je faisais des 1’40″7, 1’40″6 ou 1’40″8 constants, je pense que c’était le quatrième ou cinquième meilleur rythme en course. C’est vraiment bon. J’ai beaucoup géré le pneu et j’étais vraiment, vraiment performant en fin de course. »

Un top 10 « comme un podium »

Martín a pu trouver ce bon rythme en expérimentant différentes façons d’aborder les virages pendant la course. Une double satisfaction pour lui, puisque cette approche a mené à des progrès et a démontré qu’il avait retrouvé toutes ses facultés physiques après ses blessures du début d’année.

« Je me sens bien. J’ai commencé à me sentir mieux après 12 ou 13 tours. Je me sentais de mieux en mieux sur la moto. En enchaînant 24 tours, j’ai pu essayer différents styles, différentes approches sur la moto, parce que pendant le week-end, c’est dans les virages très rapides que je perdais le plus de temps. En course, c’était mon point fort, j’arrivais à garder beaucoup de vitesse en courbe. Je gagnais beaucoup de temps dans les virages 3 et 13. »

Jorge Martin, Aprilia Racing Team

Jorge Martín a retrouvé sa spécialité à Barcelone : poser l’épaule au virage 5 !

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« C’est aussi parce que je sens que je suis fort [physiquement], je sens que je peux essayer différents styles. J’étais de plus en plus rapide à chaque tour, mes sensations s’amélioraient. C’est ce qu’il faut, il faut continuer à travailler. »

Martín a donc quitté Barcelone avec le sourire malgré un résultat moins flamboyant qu’à Brno ou au Balaton Park : « Finir dans le top 10 en partant 18e, c’est comme un podium pour moi. Je n’ai jamais fait mieux que 17e ou 18e pendant les essais, donc la dixième place [est bonne]. Je sais qu’il y a eu beaucoup de chutes mais c’était une situation difficile. »

Un circuit atypique

Comme il le souligne lui-même, Martín a été distancé dans toutes les séances d’essais. Ses difficultés sur un tour ont visiblement été exacerbées par le très faible niveau d’adhérence offert par le circuit de Barcelone et dès vendredi, il savait qu’il ne fallait pas se fier aux résultats bruts pour mesurer son évolution.

« Cette piste est particulièrement difficile au niveau du grip. Il faut se concentrer sur cette piste, pas sur mes progrès dans leur ensemble. Il faut que cette piste soit une parenthèse, que l’on travaille juste sur cette piste, et à la prochaine course je repartirai sur les réglages de la Hongrie. »

« Ce circuit est vraiment compliqué et différent de la norme », a insisté Martín. « J’ai roulé ici avec la Ducati et j’ai encore certaines références du passé, qui ne sont pas bonnes sur cette moto. C’est pour ça que je change un peu mon pilotage à chaque tour. »

Jorge Martin, Aprilia Racing Team

Jorge Martín

Si ce manque d’adhérence a compliqué le week-end de Martín, il a néanmoins été utile en exacerbant certaines de ses faiblesses, permettant ainsi de mieux les cibler : « Il y a deux choses : c’est plus difficile de piloter quand la piste est comme ça, tout se complique, mais de l’autre côté, je vois mieux les problèmes donc c’est mieux. »

« Je comprends les choses, je vois que le premier contact sur les gaz entraîne une petite glissade, je perds quelques mètres, ça ne tourne pas bien… C’est peut-être plus dur sur cette piste, ou la différence est plus grosse, mais je voix mieux les problèmes et je peux me concentrer dessus. »

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