Au premier semestre 2025, 314 start-up de la FrenchTech française ont levé 2,8 milliards d’euros (*), traduisant une chute de 35% en valeur et de 24% en volume par rapport à la même période en 2024. C’est le plus bas niveau de levées de fonds observé depuis 2020, après les pics de 2021 (11,57 milliards d’euros) et 13,49 milliards d’euros en 2025.

« Les fonds de capital-risque lèvent deux à trois fois moins d’argent qu’en 2021. Par conséquent, les start-up ont actuellement du mal à se faire financer. Par ailleurs, le marché de l’IPO (introduction en Bourse) est aujourd’hui inexistant », observe Alexandre Meiers, vice-président d’Avolta, cabinet spécialisé en M&A.

C’est dans ce contexte de raréfaction des capitaux disponibles pour les start-up que la CCI de Lyon Saint-Etienne renforce son fonds d’amorçage lancé en 2021, CCI Capital-Croissance, rebaptisé désormais MESH. Une initiative innovante, au-delà des missions habituelles des chambres consulaires. Elle a été la première CCI à apporter ce type de financements aux entreprises de son territoire, suivie, depuis l’année dernière, par la CCI de Nantes.

Une enveloppe de 4,5 millions d’euros

Jusqu’ici CCI Capital-Croissance avait accompagné neuf start-up en tout et pour tout, avec des tickets moyens de 5 à 20.000 euros. Avec MESH, la CCI change de braquet et vise les dix prises de participation par an, avec un seul ticket unique de 100.000 euros par investissement. Avec des horizons de sortie à 7/9 ans (au lieu des 3/7 ans habituels des VC).

Une nouvelle enveloppe de 3,5 millions d’euros lui a été allouée, portant ainsi la capacité d’investissement de MESH à 4,5 millions d’euros. Les futures sorties bénéficiaires devant réalimenter les prises de participations suivantes. Les cibles privilégiées : la santé, le secteur des logiciels, la robotique, le secteur de l’alimentation etc., uniquement en amorçage. À sa création en 2021, le fonds avait bénéficié d’une enveloppe de 800.000 euros. Le pas est donc significatif.

« Le capital-risque est un levier d’impact pour le territoire. Je considère que dans un contexte économique perturbé, soutenir les jeunes entreprises prometteuses doit aussi faire partie de l’action de la CCI. Cet écosystème des start-up est créateur de richesse, 200.000 emplois nets par an en France », explique Philippe Valentin, président de la CCI Lyon Saint-Etienne Roanne (160.000 entreprises ressortissantes).

Selon lui, le sceau de la CCI permettra d’ancrer la crédibilité du projet des start-up soutenues et de leur ouvrir plus facilement les portes vers d’autres financements.

Au-delà des montants, MESH revendique un changement de paradigme sur sa structuration et sa professionnalisation par rapport sa version 1.0, avec un accompagnement renforcé par les experts internes de la Chambre de commerce et d’industrie mais aussi par un nouveau réseau d’experts spécialisés notamment issus des fonds Angelor, Demeter, Axeleo, Evolem, UI Investissement et du Hub 612.