Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Grenoble pour rendre hommage à l’agent municipal, tué en septembre 2024 alors qu’il tentait de retenir un homme ayant causé un accident de la circulation.

«Un homme au service de sa ville, discret, et profondément attaché au service public», a salué lundi le préfet de l’Isère Catherine Séguin. Elle rendait hommage à Lilian Dejean, cet agent municipal tué il y a tout juste un an, alors qu’il tentait de retenir un homme auteur d’un délit de fuite à la suite d’un accident. En parallèle, le parquet a annoncé de nouvelles mises en examen en lien avec l’enquête.

Déjà 19 mentions à son casier judiciaire

Le 8 septembre 2024, cet agent de propreté et père de famille de 49 ans avait été tué d’une balle dans le thorax par l’homme qu’il tentait de retenir après que ce dernier eut provoqué un accident au volant d’une puissante voiture de location. Sa mort avait suscité une vague d’indignations, à Grenoble et au-delà. Le meurtrier présumé, Abdoul D., 26 ans, avait fui à pied puis passé plus de deux mois en cavale avant d’être interpellé au Portugal et remis à la France, où il avait été mis en examen et écroué pour meurtre.


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L’homme était déjà connu de la justice avec pas moins de 19 condamnations à son casier judiciaire, beaucoup pour des faits de violence mais également pour du trafic de stupéfiants. En parallèle, il avait été placé sous le statut de témoin assisté dans une autre affaire de meurtre.

Entre avril et août, la sœur de sa compagne, 21 ans, ainsi que deux de ses amis, 31 et 27 ans, ont été mis en examen pour «recel de malfaiteur», a annoncé lundi le procureur de Grenoble Étienne Manteaux, confirmant une information du quotidien Le Dauphiné Libéré . La femme a été mise en examen «notamment parce que c’est avec son téléphone portable que tous les échanges téléphoniques ont eu lieu» avec l’auteur présumé du coup de feu, notamment lorsqu’il était au Portugal. Les deux hommes mis en examen sont soupçonnés, eux, de l’avoir «exfiltré de Grenoble» le jour du meurtre, comme l’attestent des enregistrements vidéo.

Un procès envisagé en 2026

Quant à la compagne du suspect, qui serait «la principale personne l’ayant aidé», la loi lui octroie une immunité qui la préserve de toute poursuite parce qu’elle est la mère des deux enfants d’Abdoul D., a expliqué le procureur. Tous contestent une quelconque implication. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente d’un procès, qui pourrait se tenir en fin d’année 2026, selon le procureur.

En parallèle de l’enquête, quelque 250 personnes ont rendu hommage lundi à Lilian Dejean lors d’un rassemblement à l’hôtel de ville de Grenoble. Le maire Éric Piolle, ainsi que la préfet étaient notamment présents. La légion d’honneur lui a été attribuée à titre posthume, tandis qu’une plaque commémorative a été dévoilée en présence de sa famille et une fresque sera peinte sur son lieu de travail, avec pour phrase: «les héros tombent mais leur chute élève les consciences.»