Demain, mercredi 10 septembre, c’est dès 6 h 30, que le mouvement « Bloquons tout » prévoit de démarrer en bloquant la rocade à au moins deux endroits. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que quelques heures avant le début de cette journée qui s’annonce chaude dans la capitale rennaise, les forces de l’ordre naviguent à vue.

« Les renseignements territoriaux sont un peu paumés, explique un cadre policier. Ils ne savent pas exactement qui il y a derrière le mouvement Bloquons tout. L’ultragauche, certainement, mais ce qu’ils craignent surtout c’est que cette date fasse office de rentrée universitaire et sociale. Il va y avoir de nombreux manifestants qui vont vouloir se faire un tour de chauffe, vibrer dans un mouvement social. » Or, les fortes affluences sont du pain béni pour l’ultra gauche car les forces de l’ordre sont bien plus gênées pour manœuvrer et intervenir.

Une manifestation à 11 h mais aussi de multiples points de blocage

Ce mardi, les discussions sur le nombre de forces mobiles attribuées à chaque ville en France ont duré une bonne partie de la journée. Finalement, Rennes obtient « deux unités mobiles », fait savoir une source au Télégramme. « Ça a été super compliqué l’arbitrage car actuellement, sur les 180 unités que compte la France, une cinquantaine a été envoyée dans les DOM TOM notamment en Martinique, en Nouvelle Calédonie et en Guadeloupe. La situation là-bas est très tendue. » S’ajoute à cela, une grosse mobilisation de tous les policiers d’Ille-et-Vilaine. Des effectifs d’ordinaire dans les bureaux seront envoyés sur le terrain.

« La vraie particularité du mouvement de demain, ajoute une autre source, c’est que se juxtapose à cette manifestation classique le risque d’une multitude d’actions, qui peut bloquer des points névralgiques. Et ça, ce n’est pas acceptable du point de vue de l’ordre public. »

Vidéosurveillance par drone

Pour cela, ce mardi 9 septembre, la préfecture a pris une série d’arrêtés autorisant la captation d’images de vidéosurveillance par drones. Évidemment tout le centre de Rennes est concerné mais également la gare de Rennes et les zones d’activités de Liffré, Erbrée, Grand Fougerais ou encore la zone du dépôt pétrolier Total à Vern-sur-Seiche.

« On va donc devoir s’adapter en fonction de ce qu’il va se passer au début de la journée. Ce mouvement est difficile à cerner à ce stade. L’évènement va se construire au fur et à mesure. Il suffit de quelques individus qui utilisent des méthodes dures pour nous pousser à réagir. Un bon signe c’est qu’hier, le rassemblement place de la mairie s’est plutôt bien passé. » Lundi soir, l’apéro bye-bye Bayrou a regroupé plus de 700 personnes à Rennes. Les manifestants ont ensuite allumé deux feux place Sainte-Anne. Les pompiers sont intervenus. Un homme a été interpellé.