Le journaliste reste toutefois à l’antenne en tant qu’éditorialiste de Libération, et interviendra « sous d’autres formes adaptées » selon la direction de la station.
Le record de brièveté d’un nouveau rendez-vous à l’antenne est certainement battu. Après une seule édition de « Face à Thomas Legrand », qui avait reçu Alain Minc le 31 août, l’émission dominicale de France Inter ne sera plus. « J’ai annoncé ce matin à la direction de France Inter qu’il m’est désormais impossible d’assurer sereinement le débat hebdomadaire prévu dans la nouvelle grille », a indiqué le journaliste Thomas Legrand mardi dans un post sur le réseau X.
La situation n’était plus tenable depuis la publication vendredi dernier, par le média l’Incorrect, de vidéos, filmées à l’insu des protagonistes en juillet dernier, le montrant en compagnie de son collègue de France Inter Patrick Cohen avec deux responsables du Parti socialiste, discutant, entre autres de stratégie électorale pour la municipale à Paris. « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen, NDLR) et moi », y déclarait Thomas Legrand. Des propos litigieux – tronqués et déformés selon leur auteur – qui ont aussitôt jeté le trouble sur une possible instrumentalisation politique de l’audiovisuel public à des fins partisanes, et suscité de vives réactions chez de nombreux responsables politiques.
Le débat dominical abandonné
Vendredi soir, Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, avait décidé de sanctionner le chroniqueur en le suspendant d’antenne « à titre conservatoire », évoquant sa responsabilité de « protéger l’antenne » et les rédactions. Depuis, le journaliste a poursuivi ses échanges, à la fois avec sa direction et avec la rédaction de France Inter devant laquelle il s’est excusé de la situation. « Je comprends que la diffusion de cette vidéo, tronquée, puisse susciter de la suspicion », avait-il reconnu samedi dernier dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
Les deux parties ont convenu qu’il n’était pas possible de continuer le rendez-vous politique du dimanche, ce qui a conduit Thomas Legrand à se retirer de son émission de débat. Le format est donc abandonné et sera remplacé par un autre concept.
Suspension levée
En revanche, Thomas Legrand reste bien à l’antenne de France Inter. Il pourra continuer d’intervenir en tant qu’éditorialiste de Libération, dans le cadre de débats au sein de « La Grande Matinale » ou dans « Le téléphone sonne ». Mais aussi « sous d’autres formes adaptées dont nous discutons avec lui » indique la direction de France Inter, sans plus de détails à ce stade des réflexions. La suspension à titre conservatoire prononcée vendredi soir est donc levée.
L’affaire continue son chemin à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), qui a été saisie, après la diffusion des vidéos. « Le régulateur recueillera dans les meilleurs délais tous les éléments d’explication auprès de Radio France et de France Télévisions afin de s’assurer du respect par le service public de l’audiovisuel de ses obligations d’impartialité et d’indépendance, dont l’Arcom se voit confier par la loi la mission d’être la garante », avait indiqué samedi le régulateur de l’audiovisuel.