Près de 24 heures après la démission de François Bayrou, Emmanuel Macron a nommé le ministre des Armées Sébastien Lecornu à Matignon. Et les réactions ne se sont pas fait attendre.

« Une provocation »

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a été dans les premières à réagir. Sur BFMTV, elle dénonce une « provocation » du chef d’État. « Un, nous n’avons pas été consultés. Deux, si nous l’avions été, nous n’aurions pas donné le nom de Monsieur Lecornu », réagit-elle, précisant qu’une réunion d’urgence du conseil politique des Écologistes allait se tenir dans la soirée.

Dénonçant aussi « une provocation », la présidente du groupe LFI Mathilde Panot déclare « nous le censurerons » sur X. De son côté, Jean-Luc Mélenchon dénonce « une triste comédie » et réclame à nouveau le départ d’Emmanuel Macron.

Dans un communiqué de presse, Olivier Faure écrit qu’Emmanuel Macron « s’obstine dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera ». « Il prend le risque de la colère sociale légitime et du blocage institutionnel du pays », ajoute-t-il.

« La dernière cartouche »

À droite, le président des LR et ministre démissionnaire, Bruno Retailleau s’est félicité que le Premier ministre ne soit pas « socialiste ». « La tâche va être rude », reconnaît-il, souhaitant « trouver des accords » avec lui.

Gabriel Attal, président de Renaissance, soutiendra le Premier ministre. « Tous mes vœux de succès à Sébastien Lecornu dans ses nouvelles fonctions (…) Avec les députés Ensemble pour la République et Renaissance, nous chercherons toujours à aller dans le sens de l’intérêt général et le soutiendrons pour cela », indique-t-il, sur ses réseaux sociaux.

Un autre ancien Premier ministre a aussi commenté cette nomination. Édouard Philippe estime sur TF1 que Sébastien Lecornu « a les qualités » pour « discuter » et « trouver un accord » avec les autres partis.

Marine Le Pen écrit sur X que « le Président tire la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles. Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella ».

« Nous jugerons -sans illusion- le nouveau Premier ministre sur pièces, à ses actes, à ses orientations pour donner un budget à la France, et ce à l’aune de nos lignes rouges », a de son côté affirmé sur X le président du RN, Jordan Bardella, disant son parti « à sa disposition pour les lui rappeler ».

La passation de pouvoirs entre Sébastien Lecornu et François Bayrou aura lieu demain à 12 heures à l’Hôtel de Matignon, selon l’entourage du désormais ex-Premier ministre.