Le mouvement « bloquons tout » va marquer ce mercredi 10 septembre. Quatre citoyens se sont confiés, au terme d’une réunion de préparation à Saint-Étienne, sur les raisons qui les poussent à se mobiliser.

Le 10 septembre 2025 restera marqué par « bloquons tout ». Ce mouvement, né sur Telegram, appelle à paralyser la France. Quelles sont les motivations des manifestants à Saint-Étienne ?

« C’est parti du budget de Bayrou. On a tous été choqués de voir à quel point, il passait une étape dans le rabaissement des gens. Des gens se sentent humiliés, qui ont peur de finir à la rue » explique Thomas, un participant très actif. Mais si les 44 milliards d’euros économies ont été un déclencheur, cette décision politique n’a fait que raviver une colère déjà existante. « On a des gens qui nous mentent, qui sont corrompus et on ne le juge pas » dénonce Michelle, une retraitée. Elle met en parallèle de ces privilèges la souffrance de certaines personnes qu’elle croise au quotidien : »Un gars qui venait boire son petit rouge à l’amicale laïque, il ne vient plus. Il ne peut plus payer son adhésion qui est à vingt euros ! »

Dégradations des services publics

À la pauvreté se rajoute la dégradation des services publics juge Bernadette qui travaille à l’hôpital de Firminy : « Je suis outré de voir qu’on arrive même plus à payer les factures des fournisseurs ». À ce bien commun, elle met, elle aussi, en parallèle les avantages dont bénéficient des grandes entreprises : « Je pense au 215 milliards qui sont donnés aux entreprises. Je pense à Michelin qui a délocalisé des machines et ils ont été subventionnés pour ça ! » L’enjeu de ces mobilisations, c’est de « proposer une civilisation différente » résume Nicolas, un retraité.

Plus de démocratie

Plus de justice sociale et plus de démocratie, réclame de son côté Thomas. « Il faut une dépersonnalisation du pouvoir » résume-t-il, avant de développer : « Le problème, ce n’est pas Macron, Bayrou, Hollande ou tous les autres. Le problème, c’est qu’on a des institutions qui élisent des gens au pouvoir qui sont loin du peuple. C’est un système que l’on veut changer afin que les élus ne soient pas des représentants du peuple, mais des servants du peuple. » Une application concrète de cette idée est la révocabilité. En cas de besoin, un vote permettrait de démettre de ses fonctions un élu.

Les syndicats se sont aussi emparés de ce mouvement. Le rendez-vous est donné à 10 h 30 à Roanne devant le tribunal. À Saint-Étienne, le rendez-vous est donné à 15h devant la Bourse du travail.

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