Robes rouges, hermines et lambris, l’audience de rentrée de la cour d’appel de Nancy s’est déroulée, ce vendredi, dans l’habituelle ambiance feutrée et vieillotte des rendez-vous judiciaires institutionnels. Pas mal d’entre-soi, beaucoup de formalisme et quelques petits fours.
Si les patrons des gendarmes et de la police, deux députés et un sénateur ont répondu présent, d’autres institutionnels ont déserté l’évènement. Pas de préfet, pas de maire de Nancy, pas de présidente du conseil départemental. Dommage car, même si l’audience de rentrée de la cour d’appel n’est pas le moment le plus fun de la vie publique locale, ils auraient pu entendre le cri d’alarme de son président, Marc Jean-Talon, et prendre la pleine mesure du naufrage en cours de la Justice.
Le magistrat a lancé quatre SOS qui vaudrait le coup d’être pris en compte par le pouvoir politique. Il y a d’abord l’audiencement des dossiers criminels qui est considéré comme « hors de contrôle » tant au niveau national que local. Ce qui signifie que les cours d’assises ou les cours criminelles départementales sont tellement engorgées que la Justice n’est plus sûre d’arriver à juger tous les criminels.
Autres problèmes qui ont pris des proportions bibliques à Nancy et dans le reste de la France : la surpopulation carcérale et le manque de juges et de greffiers.
A cela s’ajoute un dernier point noir, purement local, avec le gel du projet de construction d’une nouvelle cité judiciaire à Nancy : « Nous sommes, à ce jour, en attente d’une décision définitive sur la poursuite du projet alors que l’état de délabrement de la cité judiciaire actuelle soulève de nombreuses inquiétudes. »