Par

Maxime Ponsot

Publié le

9 sept. 2025 à 20h18

« Bloquons tout » : c’est le mot de rassemblement de ce « mouvement du 10 septembre ». Des portes du périphérique parisien aux rocades en régions en passant par les grandes gares, universités ou entreprises… Les nombreuses initiatives d’une mobilisation citoyenne, dont l’ampleur reste indéterminée, doivent encore s’affiner, au lendemain de l’échec de François Bayrou à obtenir la confiance des députés. À quoi s’attendre pour ce mercredi 10 septembre ?

Des centaines d’actions en Île-de-France et en régions, des métropoles aux petites villes, sont prévues pour cette journée de mobilisation, d’après un bilan provisoire s’appuyant sur une carte collaborative (www.cartedesagbfc.gogocarto.fr) :



Si la carte ne s’affiche pas correctement, cliquez ici.Une mobilisation des étudiants

Près de 30 universités françaises organisaient ce mardi des assemblées générales pour décider de leurs actions mercredi.

L’Union étudiante appelle les étudiant-es à se joindre à la mobilisation […] pour battre Emmanuel Macron dans la rue.

Félix Stive
porte-parole

À Paris, les universités Panthéon Sorbonne, Paris Cité, Paris 3, Paris 8, notamment, seront rassemblées en AG sur leurs campus, avant une intersyndicale plus large prévue à Jussieu. La direction de Sciences Po a indiqué que ses sites à Paris et dans les régions resteraient fermés mercredi, avec des enseignements assurés à distance.

Mais aussi des lycéens

Côté lycées, « on doit prendre part à ce mouvement social, parce qu’on est les premiers et les premières concernés par le budget : on est quand même les futurs citoyens de la France », explique Sofia Tizaoui, présidente de l’Union syndicale lycéenne, premier syndicat lycéen, qui a appelé au blocage des établissements.

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Des rassemblements syndicaux

Plusieurs responsables de la CGT seront rassemblés mercredi dès 9 h 30 devant le ministère du Travail, à l’initiative de ses fédérations du commerce et de la chimie. De premiers cortèges sont prévus à Rennes et Nantes dès 11 h.

Les responsables syndicaux des unions départementales parisiennes (de la CGT, FSU, Solidaires) se sont eux donnés rendez-vous dès 13 h dans le centre de la capitale, place du Châtelet. À 14 h 30, une manifestation est annoncée à Toulouse.

Commerces, raffineries, éboueurs, usines…

De nombreux salariés ont prévu de bloquer des entreprises. Ainsi, le géant Amazon pourrait être perturbé par un piquet de grève sur le site de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à partir de 12 h. À Dunkerque, une grève est prévue chez ArcelorMittal, qui a annoncé ces derniers mois un important plan de licenciements.

Les salariés des raffineries de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), et Feyzin (Rhône), toutes trois exploitées par TotalEnergies, sont appelés « à cesser le travail le 10 », a indiqué Eric Sellini (CGT). En Seine-Maritime, la CGT appelle également « les salariés du secteur de l’énergie et les retraités, que ce soit EDF ou prestataires » à rejoindre le piquet de grève près de la centrale nucléaire de Paluel.

Au sud de Rouen, l’usine Ampère de Renault, plus gros employeur de la région, sera également en grève. À l’appel de la CGT, les éboueurs se mobiliseront avec au moins une quinzaine de préavis de grève dans diverses régions de France, « principalement dans les zones rurales ».

La CGT a d’ailleurs, elle aussi, fourni une carte de ses actions prévues :



Si la carte ne s’affiche pas correctement, cliquez ici.Des paysans mobilisés

« La Confédération paysanne soutient et a appelé à rejoindre les mobilisations du 10 septembre », indique-t-elle à actu.fr. Ses membres seront mobilisés dans « un très grand nombre de départements » pour des actions de blocage, des manifestations, des rassemblements et pour des « cantines de grève ». Par exemple, une action d’ampleur est prévue dans le Limousin.

Un gros dispositif policier

Quelque « 80 000 gendarmes et policiers » seront mobilisés, a annoncé lundi soir Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur bientôt démissionnaire, prévenant qu’« aucune violence » ne serait tolérée.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dit s’attendre à des « actions coups de poing », blocages, voire sabotages, mais ne pas penser « que ce mouvement mobilise la société civile ».

Attac France (l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) a également mis à disposition sa carte des mobilisations :



Si la carte ne s’affiche pas correctement, cliquez ici.Les transports : trains et avion

Dans les transports en commun, les Intercités, RER et Transiliens seront plus affectés que les TGV, métros, tramways ou bus parisiens.

La direction générale de l’Aviation civile (DGAC) prévoit des perturbations et des retards « sur l’ensemble des aéroports français ».

Des blocages des routes

Dans l’ouest de la France, les citoyens mobilisés se donnent rendez-vous dès 6 h mercredi dans la perspective de bloquer les rocades de Rennes et Nantes. Des actions similaires ou des barrages filtrants sont également annoncés dans les boucles de messagerie à Brest, Vannes ou Caen.

À Paris, dès minuit dans la nuit de mardi à mercredi, des militants prévoient de bloquer plusieurs portes du périphérique (La Chapelle, Bagnolet, Montreuil, Italie, Orléans, notamment) et de poursuivre leurs blocages dans la matinée. Dans la matinée également, plusieurs assemblées générales se tiendront dans les gares parisiennes (gares du Nord et de Lyon).

(avec AFP)

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