Les commissaires européens ont rendu leur verdict : la France pourra recevoir plus de 16 Md€ sous forme de prêt dans le cadre du programme « Security Action for Europe » (SAFE). Un emprunt aux conditions avantageuses et destiné à soutenir l’accélération consentie par les armées européennes dans plusieurs domaines capacitaires prioritaires.
Adopté fin mai, SAFE permettra à l’Europe d’allouer 150 Md€ sous forme de prêts à long terme et à faible coût. Fin août, 19 pays avaient candidaté pour cette manne, dont la France. Résultat : une ligne de crédit de plus de 16,2 Md€ qui viendra soutenir l’effort de réarmement français à des taux d’intérêts d’autant plus compétitifs que niveau d’endettement particulièrement élevé du pays menace aujourd’hui sa capacité d’emprunt.
Le commissaire européen à la Défense et à l’Espace, le Lituanien Andrius Kubilius, a salué « un succès historique pour l’Union européenne » qui « contribuera à dissuader nos ennemis et à renforcer la défense européenne ». Si SAFE n’est pas ouvert à l’Ukraine, le dispositif pourra participer à son soutien via des achats réalisés auprès de l’industrie ukrainienne, avec l’armée ukrainienne ou au profit de celle-ci.
Le voisin belge devrait quant à lui recevoir plus de 8,3 Md€, l’Italie près de 15 Md€ et la Hongrie une enveloppe étrangement identique à l’euro près à celle de la France. Mais le gros lot revient à la Pologne, à qui l’Europe envisage de prêter plus de 43 Md€. Rien d’étonnant au vu de la trajectoire d’investissements sur laquelle Varsovie s’est engagée pour se doter de la plus grande armée européenne.
Chaque pays pourra demander jusqu’à 15% de l’enveloppe nationale sous forme de prépaiement pour matérialiser les investissements les plus urgents, dont des achats potentiellement engagés dès 2025. Reste, pour les États retenus, à présenter leur plan d’investissement national d’ici fin novembre à la Commission à des fins d’évaluation. Sauf écueil, les premiers décaissements devraient intervenir à compter du printemps 2026.
Crédits image :