Par
Marie Lamarque
Publié le
9 sept. 2025 à 19h07
Un rapport accablant publié en pleine période de rentrée sportive. Ce lundi 8 septembre 2025, la chambre régionale des comptes dévoilait son analyse sur la gestion de l’ancienne association du Stade Toulousain Tennis de 2019 à 2024. Une structure qui avait été placée en liquidation judiciaire et contrainte de fermer ses portes en mai 2024. La chambre pointe du doigt la responsabilité de l’ancien président, Marc Tiersonnier. Interrogé par l’AFP, ce dernier s’est défendu, tandis que le président de la nouvelle association, baptisée Stade Toulousain Tennis Padel, tient à marquer la rupture « avec ce qui se faisait avant ».
Une longue liste de dysfonctionnements
400 000 euros de salaires bruts, voiture de fonction, « avantages financiers irrégulièrement octroyés »… Le rapport met en cause l’ex-président de ce club toulousain, berceau de joueurs de classe mondiale, à l’instar de Benjamin Bonzi, Arthur Cazaux ou encore Hugo Gaston.
Sur la période contrôlée, qui va de 2019 à 2024, il dresse une longue liste de dysfonctionnements, en soulignant que la cessation de paiement du club avait été entraînée par une « gestion peu rigoureuse de l’association ».
En plus d’être président du club, Marc Tiersonnier dirigeait également deux sociétés qui géraient notamment les activités de padel, et ce, « sans qu’un contrôle ne soit exercé ». « Cette proximité a facilité l’octroi d’avances aux sociétés commerciales au sein desquelles le dirigeant était salarié », explique la chambre. Le tout, au « préjudice de l’association ».
La mairie de Toulouse porte plainte
Dans cette affaire, la mairie de Toulouse a confirmé à l’AFP avoir déposé plainte. Selon la chambre, des subventions d’investissement à l’association ont en effet fait l’objet de « transferts irréguliers » vers l’une des deux sociétés commerciales qu’elle détenait.
Les faits relatés par la chambre sont « susceptibles d’être qualifiés d’abus de confiance et de rétrocession illégale de subventions de la part de l’association » et la mairie « se réserve en outre la possibilité de se constituer partie civile », a-t-elle indiqué à l’AFP.
« Nul ne se doutait que la collectivité soit ainsi abusée. La justice a bien fait son travail, à elle de continuer. Je n’exclus pas qu’on se porte partie civile », a déclaré le maire de la Ville rose, Jean-Luc Moudenc, ce mardi 9 septembre.
La nouvelle association à la tête du club indique, quant à elle, qu’elle ne portera pas plainte contre l’ex-président.
Vidéos : en ce moment sur ActuL’ex-président se défend
Interrogé par l’AFP, Marc Tiersonnier s’est défendu et a réfuté des « malversations volontaires ».
Il s’est dit « excessivement surpris » par la présentation faite par la chambre, estimant que « beaucoup d’éléments n’ont pas été pris en compte ». Sur le fond, il affirme avoir « fait des erreurs » et n’avoir pas « assez écouté les conseils qui pouvaient [lui] être donnés et qui [lui] auraient évité de faire ces erreurs », mais il conteste toute malhonnêteté. « Et j’ai tout pour le prouver, tout est traçable », a-t-il déclaré.
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Ce dernier assume néanmoins sa responsabilité dans « la mise en difficulté financière du club ».
Une nouvelle association depuis août 2024
Après sa liquidation judiciaire, le site sportif toulousain renaissait de ses cendres grâce à la création d’une nouvelle association : le Stade Toulousain Tennis Padel, en août 2024. À sa tête, une équipe de bénévoles et un membre du club, devenu président : Jean-Christophe Maurette. La grande majorité des salariés avait ainsi pu réintégrer leurs postes.
Pour se donner un nouvel élan, la nouvelle association avait aussi pu compter sur le soutien de joueurs professionnels qui avaient accepté de rester et de jouer bénévolement. « C’est assez remarquable », souligne le président en citant Fabien Reboul, Sadio Doumbia, Paul Cayre ou encore Théo Arribagé.
Pour se relancer, le club avait pu conserver quelques joueurs professionnels. (©Toul’Events)« Nous faisons confiance à la justice »
Alors que le club est actuellement en pleine période d’inscription pour la rentrée, il veut tourner la page.
« Ce rapport est édifiant et accablant. Nous faisons confiance à la justice. Mais notre nouvelle association se démarque de ce qui se faisait avant, souligne l’actuel président, contacté par Actu Toulouse. Nous avons un comité de direction et un bureau où les décisions se prennent de façon collégiale. Tous les dirigeants sont des bénévoles ».
Quant aux entreprises mentionnées dans le rapport de la chambre régionale des comptes, Jean-Christophe Maurette indique qu’elles n’existent plus. « Il n’y a plus qu’une seule association qui gère les activités commerciales et les activités associatives, sous le contrôle d’un commissaire aux comptes. »
« Les finances sont assainies »
En fin de saison dernière, le Stade Toulousain Tennis Padel comptabilisait 800 membres. Alors qu’il débute une nouvelle année, il regroupe, en ce début de mois de septembre, 400 inscriptions.
« Les finances sont assainies », ajoute Jean-Christophe Maurette, bien décidé à regarder vers l’avenir.
Avec AFP
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