Ce mardi 9 septembre, à midi, les étudiant·es se sont réuni·es en AG à l’Université Grenoble Alpes (UGA), rejoints par des membres du personnel de l’université, réuni·es de leur côté la veille. En tout, ce sont plus de 300 personnes qui ont débattu de l’intervention du mouvement étudiant dans le mouvement du 10 septembre, des chiffres qui n’avaient pas été vus à Grenoble depuis la bataille des retraites en 2023.

Cette AG a été convoquée par le groupe de travail « lieux d’études » issu des assemblées générales de préparation au 10 septembre. Les étudiant·es grenoblois·es ont choisi d’y participer parce que l’austérité frappe de plein fouet l’université et que le projet de société porté par les gouvernements bourgeois concerne autant les travailleurs que celles et ceux qui le seront demain. Les bilans des luttes passées, en particulier de la réforme des retraites, ont nourri les discussions : il ne faut pas attendre que la crise se résolve d’en haut, mais imposer une issue par en bas, au gouvernement et au patronat, sur nos propres termes. Pour cela, les méthodes de la lutte — blocage et grève — sont apparues comme indispensables pour s’attaquer aux profits de ceux qui nous gouvernent.

Dans ce cadre, les intervenants de l’assemblée ont souligné qu’il fallait d’abord réussir à mobiliser massivement le reste des étudiant·es de l’université. Car si une AG de 300 participant·es est une première étape encourageante, l’UGA compte plus de 50 000 inscrit·es. Le 10 septembre, il a donc été décidé de bloquer certaines UFR afin de débrayer les étudiant·es, de les informer sur le mouvement et de les inviter à se retrouver à 12h30 en une nouvelle AG sur le campus qui pourra continuer et élargir les discussions sur les modes de lutte et les revendications. Un cortège étudiant partira ensuite du campus à 15h pour rejoindre la manifestation grenobloise prévue à 16h en ville.

Si des mots d’ordre ne sont pas encore fixés et restent à débattre, plusieurs axes se sont néanmoins affirmés clairement. D’abord, la dénonciation de l’austérité : déjà scandaleuse pour les travailleur·euses, elle frappe aussi celles et ceux en devenir à l’université. Cela se traduit par des moyens en baisse, davantage de sélection et des politiques racistes, notamment à travers les frais d’inscription exorbitants imposés aux étudiant·es étranger·es. Or, si le discours austéritaire cherche à faire croire qu’« il n’y a plus d’argent », la réalité est toute autre : ces richesses sont massivement transférées vers le patronat, avec les 211 milliards d’euros d’aides publiques versées chaque année aux entreprises, ou encore englouties dans l’augmentation des budgets militaires. Cette militarisation de l’économie et des consciences, qui cible particulièrement la jeunesse, a été plusieurs fois dénoncée, tout comme l’impérialisme qu’elle permet et qui se manifeste aujourd’hui dans le génocide en cours en Palestine. Enfin, l’UGA elle-même cristallise ces problématiques, gangrenée par les intérêts privés du secteur militaire et ses liens avec Israël.

En définitive, cette première assemblée générale étudiante montre qu’une partie de la jeunesse refuse de rester spectatrice des attaques en cours. Avec le mouvement du 10 septembre, les étudiant·es de Grenoble entendent peser dans la mobilisation, aux côtés des travailleur·euses, en commençant par le blocage de la fac et une seconde AG appelée demain. La suite dépendra de la capacité à élargir le mouvement et à convaincre massivement en décidant de revendications politiques fortes, pour que l’université ne soit pas un bastion isolé, mais un allié central du mouvement social contre Macron et l’avenir de guerre et de misère qu’il nous promet.