Cet ultime opus de la saga familiale des Crawley et de leurs domestiques s’ouvre à Londres, en 1930. La famille assiste à une représentation théâtrale dans laquelle brille Guy Dexter (Dominic West), personnage déjà croisé dans Downton Abbey : Une nouvelle ère. Une jolie manière de dire que l’histoire continue de s’écrire, même s’il s’agit ici du dernier chapitre.
La première belle idée du film se trouve d’ailleurs dans cette scène d’ouverture, quand la caméra balaie le public : au premier balcon, les maîtres et, au-dessus, le poulailler, où se serre le petit personnel. L’exact inverse de ce que l’on voit d’ordinaire au château.
Crise financière
Mais le cœur de l’intrigue est ailleurs, dans les problèmes pécuniaires des Anglais dans leur ensemble et des Crawley en particulier. Le krach de 1929 a mis le monde financier à genoux et les temps sont durs. Tenir son rang et un domaine comme celui de Downton Abbey devient de plus en plus difficile. Surtout quand, comme Lady Mary, on vient tout juste de divorcer. Exit, Henry Talbot (dommage, on aimait bien Matthew Goode), la revoici célibataire. Un statut impensable dans la haute société britannique de l’époque. Pour ne rien arranger, alors qu’elle s’attend à toucher un bel héritage après la mort de sa mère, Cora Crawley apprend de la bouche de son frère Harold (Paul Giamatti) qu’il a tout perdu.
« Downton Abbey », série historique au succès mondial
Il est donc beaucoup question d’argent dans ce troisième et dernier film de la saga. Beaucoup de départs à la retraite, également, puisque du majordome à la cuisinière en passant par la gouvernante en chef, tous ont atteint l’âge d’un repos bien mérité. Du même coup, c’est l’heure du passage de flambeau qui se fait tant « en haut » – de Lord Crawley à sa fille Mary – qu’en bas.
Elizabeth McGovern, Hugh Bonneville, Michelle Dockery et Laura Carmichael: les Crawley au grand complet. ©Zoe McConnell
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Malgré l’envie, évidente, de regarder avec des lunettes de 1930 notre monde d’aujourd’hui, malgré la préfiguration de ce que sera l’avenir (oui, on pourra divorcer, oui, les femmes tiendront une place plus large dans la société), tout ceci semble bien maladroit et, hélas !, se tire en longueur.
Julian Fellowes réussit toutefois à placer, çà et là, quelques jolies idées scénaristiques, notamment quand il fait dire à M. Molesley, devenu auteur, qu’un acteur n’est rien sans un bon scénario et que « les auteurs sont les vraies stars ». Après tout, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même…
Downtown Abbey le grand final ©Universal
- Downton Abbey, Saga historique, Scénario de Julian Fellowes, réalisé par Simon Curtis. Avec Hugh Bonneville, Michelle Dockery, Laura Carmichael, Durée 123′.