À Paris-Cité, Jussieu ou à Panthéon-Sorbonne, ce mardi, plusieurs assemblées générales préparatoires du mouvement du 10 septembre se sont tenues simultanément. Des réunions, organisées sous le nom « Bloquons Tout ». Rencontre avec des étudiants.
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« Demain, je bloquerai quelque chose ou j’essaierai de faire en sorte », lâche cet étudiant. Ce matin, devant l’entrée monumentale de l’Ecole de droit de Paris, face au Panthéon, aucune banderole syndicale, aucune chasuble militante ne signale officiellement la tenue imminente d’une manifestation.
Mais de depuis quelques minutes, un petit attroupement se dessine aux portes du bâtiment. Des étudiants, des personnels administratifs et enseignants sont de plus en plus nombreux à entrer dans le bâtiment. Il est bientôt midi. L’assemblée générale dénommée « Bloquons Tout » va bientôt commencer dans « l’amphi » du Centre Panthéon.
Lou, étudiante, a découvert l’annonce de cette A.G. sur les réseaux sociaux. Pour elle, cette mobilisation représente bien plus qu’une simple réunion. « Je cherche à m’engager dans d’autres actions, dans d’autres dispositifs non violents. Je crois à ces AG qui sont non violentes. L’idée, c’est de se retrouver parce qu’à mon sens, on est vraiment beaucoup trop déconnecté, et donc le gouvernement s’en frotte les mains. Mais en fait, on est en train de redécouvrir un pouvoir citoyen. Moi, mon mot d’ordre, c’est : ‘réinventer urgemment notre mode de société.' »
Émile, un autre étudiant aborde cette réunion avec un regard différent. « Pour moi, aujourd’hui, plutôt que la question de savoir ce qu’on va faire le 10 septembre, c’est plutôt de se rendre compte de ce qui s’est passé hier », commente-t-il. « C’est qui rend aussi cette AG intéressante, le fait que le Premier ministre démissionne. Qu’est-ce que ça veut dire par rapport à la mobilisation de demain mais aussi du 18 septembre, la journée d’action appelée par les syndicats ? », s’interroge Emile.
Ce mardi, une demi-douzaine d’assemblées générales s’est tenue presque simultanément dans des universités d’Île-de-France. À Paris-Cité, Jussieu, Nanterre, Paris 8 ou à Panthéon-Sorbonne. Des A.G. désignés par le site coopératif Paris-lutte.infos comme des « réunions de préparations du mouvement « Bloquons Tout ». Des assemblées encouragées par des syndicats comme L’UNEF ou l’Union Etudiante qui « appelle les étudiant-es à se joindre à la mobilisation (…) pour battre Emmanuel Macron dans la rue », selon les termes du porte-parole Félix Stive.
Devant le Centre Panthéon ce mercredi midi, Antoine, étudiant, patiente à l’entrée du bâtiment universitaire. Il attend de ce mouvement du 10 septembre que « ça politise les gens ». Pour lui, l’enjeu dépasse largement le cadre des revendications sectorielles.
« Globalement le statu quo négocié à la sortie de la seconde guerre mondiale ne tient plus. Je pense qu’il faut abandonner la République et considérer enfin ce qu’elle est, c’est-à-dire un système oligarchique qui se drape dans les atours de la démocratie (…)J’attends du 10 septembre que ça renouvelle les forces politiques, que ça donne aussi des nouveaux moyens d’action plus efficaces », déclare-t-il.
« J’habite à Aubervilliers et j’essaierai d’être avec le comité local parce que c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens d’horizons variés », ajoute-t-il.
Arthur, doctorant se mobilisera également demain, mais avec une motivation distincte : « au nom de la défense du service public ». « Ce mouvement social m’intéresse. J’ai l’impression qu’il y a un mouvement assez vaste qui est en train de se mettre en place, je suis assez curieux, mais j’attends de voir un petit peu », déclare Arthur.
« Peut-être quand j’aurai terminé ma journée de travail, je n’hésiterai pas à rejoindre des amis qui pour le coup sont mobilisés à droite ou à gauche, dans les endroits ciblés par la mobilisation et qui sont assez clairs sur les réseaux sociaux. Aux portes de Paris ou aux périphs ! », précise-t-il.