Beaucoup pensent que le mauvais feuilleton n’a que trop duré face au risque de voir l’extrême droite reprendre la Ville qu’elle était parvenue à rafler, en 1995, la laissant exsangue cinq ans plus tard. Autant dire que les intrigues, les fâcheries, et autres vexations ne vont pas tarder à fatiguer l’électorat de la majorité municipale.
D’autant plus que tout paraissait réglé dès le 16 juin, date à laquelle, en primeur dans La Marseillaise, Hubert Falco annonçait apporter tout son « soutien » à la maire sortante Josée Massi, en expliquant avoir « confiance » en elle pour 2026, et la désignant comme « l’avenir », « entourée d’une équipe solide et expérimentée, mais aussi d’une nouvelle génération de jeunes élus ».
Avec le soutien d’Hubert Falco
Or, depuis cet été, on traîne les pieds lorsqu’on ne se fait pas carrément de croche-pattes. Pendant ce temps, le député (Ren.) Yannick Chenevard crie à qui veut l’entendre (pas grand monde) qu’il faudra compter sur lui pour les municipales. Le sénateur (LR) Michel Bonnus, très proche du très droitier Bruno Retailleau, jure s’être réconcilié avec Hubert Falco, avec qui, pourtant, il n’a pas été très tendre lorsqu’il était à terre. Et ce dernier, fâché, nous jure en marge d’une manifestation : « Je ne soutiens plus personne ! », laissant planer le doute sur ses intentions.
Josée Massi, quant à elle, s’affiche comme la plus constante. Forte de sa légitimité et de son positionnement modéré, elle pourrait bien s’imposer face à des rivaux peu enclins à reconnaître son poids politique.
Pour pousser l’analyse sur les chances des uns et des autres de l’emporter, en se limitant ici au camp de la majorité municipale, nous nous sommes procuré l’intégralité du sondage Elab, réalisé au mois de mars, dont une partie seulement avait été commentée, à l’époque. Des résultats à prendre avec beaucoup de pincettes, même s’ils dessinent de grandes tendances exprimées à un moment donné.
Il en ressort que Josée Massi, à qui ses détracteurs reprochent un manque de popularité, arrivait devant en termes de bonnes opinions et d’intention de vote, devançant Michel Bonnus de 3 points. Ce n’est certes pas énorme, mais ça compte. Ceci dans le cadre d’un scénario où la majorité municipale part unie derrière un seul candidat.
En revanche, et cela est passé inaperçu à l’époque, dans l’hypothèse de plus en plus probable où plusieurs candidats s’affronteraient au premier tour, faisant alors en quelque sorte office de primaires, les résultats sont encore nettement plus favorables à Josée Massi. La maire sortante, toujours selon ce sondage, collecterait 35% des voix contre seulement 9% pour Michel Bonnus, la plaçant en très bonne place pour affronter la candidate d’extrême droite Laure Lavalette, estimée dans ce cas-là à 38%. Le report des voix de la gauche assurant son échec.
Encore faut-il que la raison l’emporte sur les ambitions personnelles et la colère. Et qu’Hubert Falco reste fidèle à ses engagements. Rien d’insurmontable, donc. Pour ce qui est de l’ambiance, rien n’a filtré de la réunion de majorité, qui s’est déroulée lundi après-midi.