Plusieurs centaines ? Plusieurs milliers ? À Brest, comme à Rennes, aucune projection sur le nombre de militants présents pour les blocages et les manifestations n’est avancée. « Au moins plusieurs centaines. Mais on n’en sait vraiment rien, en fait. Et je pense qu’eux-mêmes l’ignorent », confie une source sécuritaire. Les deux principaux foyers seront les deux métropoles bretonnes. Ailleurs, le mouvement est annoncé « diffus », avec des manifestations « classiques ». Mais il ne suffit que de quelques dizaines de personnes pour paralyser une rocade, un centre-ville ou un rond-point stratégique. Sur cet aspect, pourtant, les autorités et le ministre de l’Intérieur ont été très clairs : aucun blocage, aucune violence ne sera tolérée. Brest et Rennes, où sont redoutées des violences, ont reçu des renforts en forces mobiles.
Le « test » des « pots de départ » : « Plutôt rassurant »
Autres points possibles de débordements : à Quimper, où Maël de Calan, le président du conseil départemental, a été expressément visé, et également les sites où l’industriel Vincent Bolloré est implanté. Mais là encore, impossible de prévoir ce qui peut se passer.
Seul indicateur jugé « plutôt rassurant » : les « pots de départ » à l’occasion de la chute du gouvernement Bayrou n’ont donné lieu à aucun débordement dans la région. L’événement a même rassemblé peu de monde (une cinquantaine de personnes), par exemple à Lorient. Signe trompeur pour cette ville où les mouvements sociaux sont bien suivis et où, le 23 mars 2023, une inattendue flambée de violences avait été observée lors de la contestation contre la réforme des retraites ? « Le mouvement est très disparate, pas encadré, très imprévisible, mobile, avec de nombreux points de blocage possibles en plus de ceux annoncés, rappellent plusieurs sources sécuritaires. Tout est possible. » Réponses dans quelques heures.