C’est la (presque) fin d’un interminable feuilleton qui aura tenu en haleine, autant qu’il aura fait grincer les dents des amoureux du « NH » (depuis l’hiver dernier, pour ceux qui se sont attachés à suivre les premiers épisodes). Une fin funeste, tragique, mais sinistrement logique au vu des mille écueils sur lesquels le Nancy Handball s’est fracassé au cours de la séquence, engagé, depuis le refus de conciliation du CNOSF (fin août) dans une « mission impossible » qui portait bien son nom : une « course contre la montre » face à des délais devenus intenables… et qui ont fini par l’emporter.

Un dernier (mince) espoir avait pourtant fini par percer, fin août, incarné par l’homme d’affaires Eric Poignant (1), l’ex-président de Créteil, qui nous avait brossé un plan de bataille… qu’il n’aura donc jamais eu le temps (ni le mandat) pour mener à bien. Car le soufflé est définitivement retombé, lundi soir, en même temps qu’un mail de la COC (la Commission d’Organisation des Compétitions de la FFHB) informait l’ensemble des clubs de la poule « Fédérale » que cette dernière se disputerait, cette saison, entre… treize formations (et non quatorze). Un courrier faisant lui-même écho à la « pré-décision » adressée, quelques heures plus tôt par la CNCG (Commission Nationale de Contrôle et de Gestion) aux dirigeants nancéiens, leur signifiant sa décision de « ne pas autoriser (le NH) à s’engager » dans ce championnat de Nationale 1, actant de fait sa « rétrogradation » en Nationale 2… soit le niveau actuel de son équipe réserve, gérée par la structure associative, à la comptabilité indépendante et donc non concernée par les déboires financiers de la SASP.

Hors délai !

Anticipant une notification formelle (comprenez une « décision intégrale motivée »), la CNCG se contente à ce stade de pointer le fait que le NH « ne respecte pas l’ensemble des exigences fixées par le cahier des charges ». Datée du 5 décembre, la sanction fait suite à un dernier ultimatum lancé 48 heures plus tôt aux étages supérieurs de la structure professionnelle (2), exigeant un dossier d’engagement dûment complété « avant la première journée (6-7 septembre) ». Dossier comprenant un « état des recettes », des « partenariats signés à date »… mais aussi les contrats des « joueurs professionnels, entraîneurs et salariés administratifs ». Ce que le club lorrain ne pouvait évidemment pas lui fournir, quand on sait que son effectif se résumait alors à trois éléments « pros » (le règlement en exige quatre en N1F) et qu’il se cherchait encore un coach de substitution.

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle (et énième) décision contraire scelle le sort de la SASP qui, après avoir obtenu le mois dernier un appréciable sursis (en même temps que son placement en redressement judiciaire), file aujourd’hui tout droit vers la liquidation. Car l’affaire est désormais entendue : à Nancy, le hand n’est plus une affaire de « pros » !

(1) Soucieux de sortir son club de cette situation critique, c’est le demi-centre Steeven Bois qui avait mis en relation Eric Poignant et la direction du NH. (2) Une chronologie qui fait ressortir qu’au moment où il nous accordait un entretien, Eric Poignant ne pouvait déjà malheureusement plus rien pour le Nancy Handball. CQFD.