Par

Laurène Fertin

Publié le

9 sept. 2025 à 18h54

« Nous sommes certes des commerçants, mais nous sommes aussi des citoyens et citoyennes à part entière et nous souhaitons être aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent », résume Solveig Touzé. À l’instar d’une quarantaine de commerçants, la co-gérante de la librairie La nuit des temps fermera boutique, mercredi 10 septembre 2025.

La journée de mobilisation attendue demain entraînera en effet des perturbations au niveau des transports, dans le secteur de la santé ou encore dans l’Éducation nationale. Mais pas que : les commerçants ont en effet décidé de se joindre au mouvement.

« Nous sommes solidaires »

« On veut montrer, symboliquement, que ce n’est pas toujours le même narratif, des fonctionnaires et des étudiants qui se mobilisent », poursuit Solveig Touzé.

Les commerçants ne sont pas que dans l’individualisme. Nous sommes des citoyens concernés comme les autres. Il faut montrer que nous sommes solidaires, de façon collective.

Solveig Touzé
Co-gérante de la librairie La nuit des temps

Un groupe WhatsApp, créé jeudi 4 septembre, a permis de réunir de façon horizontale les enseignes souhaitant se joindre au mouvement. « On était une vingtaine au départ », précise Bérangère De Clerck, responsable de l’épicerie Ma joyeuse épicière, rue d’Antrain. « Pour le moment, au moins 35 commerçants ont indiqué participer au mouvement et seront fermés toute la journée. Cinq seront fermés sur l’heure de la manifestation [qui démarre à 11h30 place de la République, N.D.L.R]. »

La liste des enseignes qui ferment

Bars, cafés, restaurants, librairies, épiceries, coiffeurs… Les enseignes qui fermeront sont diverses et ne toucheront pas que le centre-ville. Les communes de Guichen, Saint-Aubin-du-Cormier, de Chavagne ou encore de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) sont également concernées.

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À l’heure où sont écrites ces lignes, voici celles et ceux qui participent (liste non exhaustive) ;

  • Heol (boutique de créateurs) ;
  • Beltane (brasserie rennaise) ;
  • Café Mado ;
  • Sylvain (artisan coiffeur et coloriste) ;
  • Café Pok (qui a élaboré les visuels apposés aux vitrines) ;
  • L’Arène rock (magasin de vêtements, chaussures, bijoux et accessoires alternatifs) ;
  • It’s Five O’Clock Somewhere (café, salon de thé) ;
  • Pépites ! (bar-resto) ;
  • La Fabrik’à Bulles (Cosmétiques bio & herboristerie) ;
  • Julie Bondieuserie (artisane coiffeuse et coloriste) ;
  • À table ! Capucine (restaurant) ;
  • Rezin (cave à vins) ;
  • L’attrape-rêve (bar LGBT) ;
  • Nebula (bar) ;
  • Soif (cave sans alcool) ;
  • Bánh Bánh (streetfood vietnamienne)
  • Le pont des arts (lieu culturel Cessonnais) ;
  • La compagnie fermentée (fournil coopératif) ;
  • L’Étoile (ateliers, petite boutique) ;
  • Les enfants terribles (café) ;
  • La salicorne (librairie, salon de thé) ;
  • Les mauvaises herbes (bistrot à Chavagne) ;
  • Bella ciao (boutique-ateliers)
  • Turbulences (librairie de bandes-dessinées à Quimper) ;
  • Dimanche Bistrot ;
  • Les herbes sauvages (fleuriste) ;
  • L’enchanté (salon de thé et restauration) ;
  • Lendroit éditions (maison d’édition à Rennes) ;
  • L’Atréma Coordonnerie ;
  • Les paradis perdus (bar) ;
  • Choupiquant (cantine) ;
  • Black Bear (bar)…

Vers une reconduction ?

Cette mobilisation n’est pas anodine, soulignent Solveig Touzé et Bérangère De Clerck. Fermer durant une journée occasionne « forcément une perte sèche sur le chiffre d’affaires ».

Économiquement, cela peut être difficile. Certains ne pourront pas se permettre de fermer toute la journée. Moi-même, au départ, je n’ai pas osé me lancer. Mais le fait d’en parler tous ensemble a débloqué quelque chose. Il y a une grogne, une colère générale, qu’il faut savoir écouter.

Bérangère De Clerck
Ma joyeuse épicière

Ce mercredi 10 septembre sera-t-il reconduit chez les commerçants et commerçants ? « Pour cette journée du 10, on veut d’abord taper très fort. Pour la suite, cela risque d’être compliqué », mesure Bérangère De Clerck. « Nous avons les reins moins solides que les grandes surfaces. »

« La grève se traduira, sans doute, par d’autres actions sur le long terme comme la création d’une caisse de grève », esquisse Solveig Touzé.

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