La ministre chargée des Comptes publics estime notamment «qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement».

Le gouvernement veut «redonner des marges de manœuvre à la France pour financer les priorités» : l’éducation, la santé, la défense. La ministre Amélie de Montchalin, en charge des comptes publics, doit donc trouver 40 milliards d’euros d’économies. C’est ça ou la levée d’impôts or, explique-t-elle à nos confrères du Parisien ce samedi, «on est déjà le pays qui a le record du monde en la matière». Avant de couper dans des budgets précis, la ministre espère tailler les dépenses abusives. La lutte contre «la fraude sociale» est une de ses priorités.

L’augmentation des arrêts maladie, +25% depuis 2021, 10,2 milliards d’euros dépensés en 2023 par la Sécu, l’intrigue particulièrement car ces derniers lui semblent être devenus «la réponse» inappropriée à «des conditions de travail dégradées» sur lesquelles les employeurs publics et privés doivent «travailler concrètement» «Les fraudeurs ne peuvent pas profiter du système pour leur confort sans être sévèrement sanctionnés», considère cette fidèle macroniste qui souhaiterait que «toutes les amendes et sanctions fixées par la loi soient systématiquement appliquées». Le fonctionnement de MaPrimeRénov’, une subvention publique pour la rénovation de logements autour de laquelle des escroqueries à plusieurs millions d’euros se sont organisées, sera aussi revu.

Niches fiscales, toujours au menu

Et les niches fiscales, ont demandé nos confrères, seront-elles au menu de la diète – la France en compte 467, qui réduit chaque année de 25% le rendement des impôts ? Oui, a répondu la ministre qui dit souhaiter en supprimer «au moins 50». Dans la liste : l’abattement fiscal dont bénéficient les retraités, qui peuvent comme les actifs diminuer de 10% leurs revenus au moment de leur déclaration. Montchalin estime «qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement» et que «ce n’est pas votre âge qui doit définir votre contribution mais aussi les moyens dont vous disposez.»

Si cet abattement était supprimé, certains retraités verraient leur impôt sur le revenu augmenter. D’autres deviendraient imposables. Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, s’était dit favorable à la suppression de cet abattement fiscal, rejoint ensuite par le président du Medef Patrick Martin, qui le juge «aberrant».