Principal point de blocage dans la métropole rennaise, la rocade au niveau du rond pont d’Alma a été bloquée un peu avant 7 h ce mercredi 10 septembre. Sur le rond-point de l’Alma, Christophe, chef d’entreprise et automobiliste bloqué, expliquait : « Quand on voit la situation du pays, on peut comprendre le ras-le-bol qui s’exprime là. Ce matin, je ne pensais pas que les manifestants seraient autant. Je peux comprendre la colère des gens. Le pays est dans une situation grave. » Un peu plus loin, Sybille, automobiliste bloquée elle aussi : « Je me doutais que ce serait dur de passer ici, ce matin. Je ne suis pas forcément contre l idée du blocage. J’ai tenté mais c’est raté. J’allais à mon travail. Je soutiens le mouvement. »
Yannick espère qu’il n’y aura pas débordement qui puisse nourrir de la récupération politique. (Le Télégramme/Romain Leroux)
Toujours vers 7 h 10, Yannick : « Je suis bloqué depuis dix minutes, je prends ça avec philosophie. C’était prévu ! J’avais anticipé et j’étais parti plus tôt mais pas assez tôt. On va attendre. J’espère qu’il n’y aura pas de violence, ni dégâts. Sinon ce sera récupéré au niveau politique. »
Éviter la rocade
À 8 h, les forces de l’ordre ont repris le rond-point d’Alma et les pompiers sont sur place. Un bus de Star vient d’être incendié. Suite aux nombreuses tentatives de blocage de la circulation en cours sur la rocade de Rennes et ses abords, notamment aux portes d’Alma, de Maurepas, de Bréquigny et des Longs Champs, la préfecture demande aux automobilistes d’éviter ces secteurs. « Pour la sécurité de tous, il est fortement recommandé de ne pas se rendre à Rennes en voiture et d’éviter les secteurs impactés.
8 h 45. Le bus de la Star est entièrement détruit. La situation ne bouge pas à Alma. Les forces de l’ordre envoient des grenades désencerclantes de temps à autre, mais les manifestants sont toujours présents sur la rocade.
Pas de pop-corn
À 9 h 10, un manifestant propose des bonbons. Michel accepte : « Un petit bonbon ? Ça rend l’attente un peu moins longue, c’est important de créer du lien avec les gens, car là, on bloque tout le monde, ça fait chier tout le monde. L’idée au départ, c’était de faire un barrage filtrant mais c’est parti en blocage total. »
À 9 h 20, Martin, chauffeur routier : « J’ai ramassé une bombe lacrymogène tombée juste à côté de mon camion, c’est une zone de guerre. Je l’ai relancée. Ça va. Ça passe mais le tympan siffle un peu. On ne s’attendait pas à ça ce matin. Si j’avais su, j’aurais pris une autre route. J’allais à Lorient. J’ai du pop-corn à livrer au CGR de Lanester, ils n’auront pas leur pop-corn aujourd’hui, il y a plus grave. »