De Caen à Paris, en passant par Nantes, Le Havre et Bordeaux, le mouvement « Bloquons tout » multiplie ce 10 septembre les blocages d’axes routiers, d’aéroports et de sites stratégiques.

Annoncée en grandes pompes depuis plusieurs semaines, la date du 10 septembre est désormais arrivée. Cette journée laisse place à de multiples actions de protestation du mouvement « Bloquons tout ». Une multitude d’actions ont été anticipées par les autorités, telles que des blocages d’infrastructures, de sites symboliques, des manifestations et des grèves.

Caen, Normandie, Nantes, Le Havre touchées par des mobilisations

Selon des informations de BFM TV, le viaduc de Calix, permettant de rejoindre le boulevard périphérique nord de Caen, était déjà bloqué tôt en début de matinée par des manifestants. Des objets auraient été brûlés dans l’optique de paralyser le périphérique. Ouest-France souligne de plus que plusieurs dizaines de manifestants ont également investi le périphérique sud de Caen (Calvados), à proximité du centre routier de Mondeville, à grand renfort de barricades. Des perturbations sont également susceptibles d’affecter le réseau NOMAD Car (lignes commerciales et circuits scolaires) en Normandie. Certaines lignes pourraient être déviées et des trajets annulés, en fonction de l’évolution des manifestations organisées dans les différentes villes aux alentours. Un blocage à l’aéroport de Nantes Atlantique a également été recensé.

Du côté du Havre, des dizaines de manifestants se sont installés boulevard Churchill avec des barrières et des banderoles pour bloquer l’axe et ralentir la circulation, comme le souligne BFM TV. Il s’agit là d’un point de blocage stratégique, à proximité du port et de la zone industrielle du Havre. À Bordeaux, quelques dizaines de personnes encagoulées ont bloqué, dans la nuit du 9 au 10 septembre, l’un des dépôts du réseau de tramways de la ville, comme le rapporte Le Parisien. Malgré l’usage de barricades, de palettes et de poubelles, les manifestants ont été délogés rapidement et sans heurts par la police.

Les forces de l’ordre sont aussi mobilisées à Lyon pour débloquer la circulation sur le pont Gallieni. La circulation est également interrompue dans les deux sens sur l’autoroute M7, qui traverse Lyon, à hauteur de Perrache, rapporte Le Parisien. Le sud de la France est également touché par les blocages du mouvement ce 10 septembre. L’accès à Sète par la route de Montpellier, côté RD2, est bloqué au niveau du port selon des informations de Midi Libre. Le média précise également qu’une trentaine de personnes qui bloquaient l’accès au port ont été dégagées par les dockers. Des heurts entre manifestants et policiers ont également été recensés.

Quelles actions sont recensées dans Paris ?

Du côté de la capitale, le dépôt de la RATP de Lagny, près de la Porte de Vincennes, bloqué depuis 5 heures du matin, a été évacué manu militari par une cinquantaine de CRS, selon des informations de franceinfo. La brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) aurait également été déployée au niveau de la porte de Bagnolet, à l’est de Paris, en prévision d’éventuelles actions de blocage, selon des informations de BFMTV.

Le périphérique parisien est aussi touché par le mouvement aux alentours de porte de la Chapelle, des dizaines de manifestants, munis de barricades et de fumigènes mènent un blocage comme le rapporte Le Parisien. Plusieurs autres dizaines de personnes ont aussi le pavé porte d’Orléans, d’après des images d’Anthony Toueilles, conseiller municipal à Malakoff (Hauts-de-Seine). De plus, Bruno Retailleau a indiqué ce mercredi 10 septembre que des blocages ont été déjoués dans la matinée à Paris.

Les raffineries à l’arrêt ?

Et ce n’est pas tout. Parmi les actions envisagées et qui pourraient perturber la journée, les raffineraient pourraient jouer un rôle clef. Selon des informations relayées par BFMTV, un représentant de la CGT a indiqué que les salariés des raffineries de Gonfreville-l’Orcher, en Seine-Maritime, de Donges (Loire-Atlantique) et de Feyzin dans le Rhône étaient appelés à « cesser le travail » pour cette journée de mobilisation.

La CGT de Seine-Maritime a même appelé les employés du secteur « de l’énergie et les retraités, que ce soit EDF ou prestataires » à se mettre en grève, près de la centrale de Paluel. Idem pour les salariés de l’EPR de Flamanville.

Dans plusieurs régions de France, les éboueurs ont également déposé une quinzaine de préavis de grève, « principalement dans les zones rurales ». Les services publics sont également perturbés.

On recense près de 4 000 manifestants dans toute la France et une centaine de mouvements identifiés par les gendarmes d’après des informations de BFM TV. Pour rappel : les services de sécurité intérieure déclaraient s’attendre, en prévision du 10 septembre, à la participation de 100 000 personnes à travers l’Hexagone dans des actes de protestation.

publié le 10 septembre à 07h24, Axel Juin, 6Médias

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