Synopsis
L’histoire horrible, mais vraie, d’Ed et Lorraine Warren, enquêteurs paranormaux réputés dans le monde entier, venus en aide à une famille terrorisée par une présence inquiétante dans leur ferme isolée. Contraints d’affronter une créature démoniaque d’une force redoutable, les Warren se retrouvent face à l’affaire la plus terrifiante de leur carrière.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l’Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l’utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l’intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l’inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s’étendent à l’extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
✝️👻« Quand la musique va s’arrêter, il sera derrière toi ! »
Dans l’obscurité des maisons oubliées et des couloirs silencieux, le mal rôde… Conjuring, les dossiers Warren (2013) nous plonge dans une Amérique des années 1970 où l’invisible devient tangible et chaque ombre recèle un secret terrifiant. Inspiré de faits réels, le film suit Ed et Lorraine Warren, célèbres enquêteurs paranormaux, confrontés à une présence malveillante qui s’est emparée d’une famille innocente.
Dès les premiers plans, l’atmosphère oppressante s’installe. Bruits inquiétants, portes qui grincent, murmures étouffés… tout concourt à créer une tension insoutenable. Les manifestations surnaturelles, de plus en plus violentes, plongent la maison dans une spirale de peur où le rationnel se heurte à l’inexplicable. James Wan, maître du suspense, manie le frisson et le sursaut avec une précision diabolique. L’obscurité n’est jamais vide : elle devient le théâtre de forces invisibles, de présences démoniaques qui se nourrissent de la peur. Conjuring n’est pas seulement un récit d’horreur, c’est une expérience sensorielle où le froid, l’oppression et la terreur s’invitent jusque dans nos propres maisons.
Avec une direction artistique méticuleuse, des plans serrés qui captent l’angoisse et une bande-son qui vrille les nerfs, le film joue avec nos sens et notre imagination. Un hommage magistral au frisson classique, et sans doute le meilleur opus de cette saga.
Qualité Vidéo
Alors que l’univers Conjuring ne cesse de s’étendre, Warner se décide enfin à offrir au film fondateur de James Wan les honneurs du support Ultra HD. Avant d’entrer dans le vif de l’analyse, précisons d’emblée le pedigree technique du jour : Conjuring, les dossiers Warren (2013) fut tourné en numérique 2.8K avec des caméras Arri Alexa, pour un master intermédiaire finalisé en 2K. Nous sommes donc bien en présence d’une version mise à l’échelle en 2160p, sur laquelle a été apposé un nouvel étalonnage HDR. Le film est présenté dans son ratio 2.40:1, avec une compression HEVC et l’unique option HDR10.
Il convient de tempérer les attentes en matière de définition : face au Blu-ray de 2013, le gain sur ce registre demeure marginal. Ce n’est définitivement pas sur ce terrain que ce disque justifie son existence. La véritable plus-value réside quasi exclusivement dans son nouvel étalonnage et l’exploitation de la plage dynamique étendue. La photographie de John R. Leonetti se voit ici revisitée. Elle joue sur une dialectique constante entre lumière et obscurité, et c’est sur ce terrain que l’essentiel de la mise à niveau s’effectue. Ne vous y trompez pas : les plans d’établissement diurnes de la demeure des Perron sont un leurre visuel. Baignée d’une lumière presque pastorale, avec un ciel azur et une végétation luxuriante, la maison présente une façade faussement accueillante qui dissimule la malveillance intrinsèque des lieux. Une fois le seuil franchi, même en plein jour, une désaturation et un glissement vers des teintes bien plus sourdes viennent littéralement contaminer l’environnement, suggérant une présence démoniaque dans les parages.
Les noirs restent d’une densité profonde, mais les zones d’ombre sont débouchées, aérées, et respirent avec une lisibilité accrue. Ce travail permet aux menaces de se tapir avec davantage de nuances et aux expressions horrifiques de trouver un modelé plus subtil. Parallèlement, les hautes lumières gagnent en intensité. Les éclairages minimalistes — flammèches d’allumettes, ampoules du sous-sol, lampes torche — sculptent l’espace avec des faisceaux directionnels d’une plus redoutable efficacité, forçant le regard à se focaliser sur les îlots de clarté cernés par les ténèbres.
Reste l’épineuse question du virage magenta observé sur cet étalonnage. Celui-ci engendre ici et là des artefacts problématiques sur les zones d’images les plus exposées. Les halos aux teintes anormales autour des luminaires et ampoules (14mn51, 40mn01), certains nuages en extérieur (7m16), et de manière plus fâcheuse, les reflets lumineux dans la chevelure des personnages (4mn50) en subissent occasionnellement les frais. Volonté artistique, anomalie maléfique ou bévue technique ? Le doute a des raisons de s’installer.
Qualité Audio
Référence incontournable du cinéma d’horreur contemporain, Conjuring, les dossiers Warren (2013) ne brille pas uniquement par la rigueur de sa mise en scène : il fascine surtout par un travail sonore d’une précision d’orfèvre. À la supervision, Joe Dzuban, qui orchestre une bande-son où chaque micro-détail est pensé pour manipuler subtilement la perception du spectateur.
Dans The Conjuring, la peur ne jaillit pas d’un cri brutal, mais d’une mécanique implacable qui épouse les trois temps de l’activité démoniaque. L’infestation d’abord : un plancher qui gémit, une porte qui s’ouvre au ralenti, un tapotement sourd… Des sons ordinaires, polis par une douceur presque irréelle, glissés dans l’environnement domestique comme s’ils avaient toujours été là. Le spectateur écoute, doute… et le malaise s’installe. Puis vient l’oppression : la victime, psychologiquement ébranlée, sursaute à la moindre anomalie. Le mixage se resserre, la tension monte, et chaque sonorité anormale renferme le potentiel d’une attaque à retardement. Et quand l’effroi de la possession éclate : stridences acérées, grondements abyssaux, canal LFE vibrant comme un écho venu d’outre-tombe. Un chaos sonore qui submerge alors tous vos sens. La séquence culte du clap-clap dans la cave en est le manifeste : de longues plages d’investigation qui s’étirent, étouffantes ; des ruptures sèches, précises, implacables ; et cet instant où l’effroi prend toute son ampleur, quand le spectateur, comme la victime, sait qu’il n’y échappera pas.
Là où tant de superproductions saturent la scène sonore, Conjuring, les dossiers Warren (2013) choisit l’épure et l’efficacité. L’horreur naît du dépouillement, de bruitages subtilement positionnés et de coups portés à point nommé. Pas de remixage Atmos — un choix regrettable — mais la VO DTS-HD Master Audio 5.1 (3547 kbps, 24-bit) reste admirable de précision et conserve une redoutable dynamique (LRA : 25.2 LU). À privilégier à la VF, qui, sans surprise, est de nouveau restituée en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).
Bonus
– Pochette collector avec goodies
– Le plus effrayant de tous
– Réflexions autour de Conjuring, les dossiers Warren
– Conjuring, les dossiers Warren : Tête à tête avec la terreur
– Une vie consacrée à la démonologie
– A faire froid dans le dos
Conclusion
Revoir The Conjuring en 4K, c’est retrouver l’atmosphère oppressante du premier chapitre, où la tension s’infiltre dans chaque ombre. Le grading HDR restitue les subtilités du clair-obscur, même si le gain de définition reste limité par le master 2K mobilisé en amont. L’absence d’Atmos ne nuit pas vraiment à l’expérience grâce à une piste 5.1 déjà ultra captivante. Ici particulièrement, le démon se cache néanmoins dans les détails : un virage magenta prononcé et quelques artefacts dans les hautes lumières viendront malheureusement troubler l’œil vigilant.