L’apprentissage des langues régionales est pourtant inscrit dans la loi depuis 2021. Mais selon Guillaume Pichard, professeur à l’école des Grands-bois de Saint-Herblain, en charge du développement de l’enseignement bilingue pour le syndicat d’enseignants FSU-SNUipp, la Loire-Atlantique n’est pas très volontariste sur le sujet. Il explique :  La demande existe chez les parents d’élèves mais il ne suffit pas d’ouvrir des classes, il faut aussi mettre les moyens pour former les professeurs. Nous avons saisi le ministère de l’Éducation nationale pour alerter sur le sujet et une commission sénatoriale a été mandatée pour évaluer l’application de la loi. Elle a épinglé le département qui n’a engagé aucun plan de développement.  C’est la même désillusion chez Anthony le Maux, parent d’élève et président de Div Yezh Sant Ervlan , association pour la promotion de la langue bretonne dans les écoles. Il s’indigne : « Un parcours de formation de neuf mois existe pour former les professeurs volontaires au Breton mais le coût de la formation (5 000 €) est à la charge de l’enseignant. Il manque un arbitrage fort en faveur de l’apprentissage du breton au niveau du département. Pourtant, l’effort n’est pas insurmontable : il suffirait pour l’élémentaire de former quatre à cinq personnes chaque année pour créer une belle dynamique au niveau de l’académie. 

Une disparité régionale flagrante

 Selon un sondage TMO de janvier 2025, la demande pour le développement du breton à l’école est présente dans les mêmes proportions en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine. Mais alors que l’académie de Rennes a déjà financé 24 nouveaux postes d’enseignants brittophones depuis la rentrée de 2023, le rectorat de Loire-Atlantique a décidé, cette année seulement, et à titre expérimental, de financer la formation d’une personne », déplore Guillaume Pichard. Pour occuper les 26 postes bilingues créés sur le département, il y avait en juin seulement 17 professeurs formés. Pendant l’été, le rectorat a procédé au recrutement de contractuels non formés qui seront accompagnés sur le terrain par leurs collègues déjà en poste. Mais cinq postes restent encore vacants.  Alors qu’on atteint aujourd’hui, dans le département, le millier d’élèves inscrits en classe bilingue (toutes filières confondues), le rectorat continue sa stratégie des petits pas, sans aucune anticipation ni volonté sincère de développement », s’indigne Guillaume Pichard.