Depuis 2025, cette démarche est complétée par une nouvelle « vision pour l’agriculture et l’alimentation », qui met l’accent sur la sécurité alimentaire, le lien entre citoyens et territoires, ainsi que le soutien aux zones rurales et au patrimoine culturel européen.

Ces orientations trouvent des déclinaisons concrètes dans les communes et notamment dans les écoles, à travers des projets qui permettent aux enfants d’acquérir, dès le plus jeune âge, de bonnes habitudes alimentaires, tout en découvrant l’importance des produits locaux et de saison.

Les collectivités locales jouent un rôle central, notamment en organisant les services de restauration scolaire composés de produits locaux et de saison. Ces services concernent en France, plus de 7 millions d’élèves qui déjeunent à la cantine chaque semaine. La majorité d’entre eux, soit environ deux tiers, la fréquente au moins trois fois par semaine.

La qualité et l’origine des produits, la diversité des plats, le respect de la saisonnalité et la pédagogie autour des repas sont devenus des enjeux essentiels pour les collectivités.

Accompagner les producteurs et structurer les circuits courts jusqu’aux cantines

L’Europe encourage le développement de l’agriculture biologique et de proximité, en soutenant les collectivités dans leurs démarches.

L’une des principales difficultés rencontrées par les cantines pour s’approvisionner en circuit court tient à l’organisation des réseaux de producteurs. Ceux-ci doivent être en mesure de fournir régulièrement les volumes attendus et d’assurer la livraison jusqu’aux cuisines centrales.

Pour y répondre, l’Union européenne mobilise ses outils de financement : FEDER, FEADER ou encore Horizon Europe. Ces fonds permettent de structurer les circuits courts d’accompagner les producteurs dans leur accès aux marchés publics : mise en réseau, outils numériques, plateformes de commande, véhicules de livraison, promotion des producteurs, etc.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la commune de Mouans-Sartoux a marqué  depuis longtemps son engagement dans l’agriculture bio de proximité, qui est d’ailleurs salué par le label européen « Bonne pratique », délivré par le programme URBACT. Grâce à cette distinction, la commune a pris la tête du réseau qui rassemble six villes européenne, [i] de 2018 à 2022, et a obtenu une subvention européenne de 458 000 euros (sur un budget total de 600 000 euros).  Le réseau à pour ambition de dupliquer son modèle de gestion de restauration collective bio et locale : gestion du foncier agricole, planification urbaine, développement des commerces alimentaires, éducation, etc.

Le programme Lait et Fruits à l’école

L’action européenne passe aussi par ce programme composé de deux dispositifs d’aides : « Fruits et légumes à l’école » et « Lait et produits laitiers à l’école », dans lequel les communes peuvent s’inscrire.  Il permet à chaque État membre d’organiser la distribution régulière de produits frais dans les établissements primaires et secondaires, publics ou privés sous contrat, tout en finançant des mesures éducatives (animations, visites de fermes, ateliers culinaires).

En France, pour l’année scolaire 2023-2024, près de 832 000 enfants ont bénéficié du programme, soit une hausse de plus de 20 % par rapport à l’année précédente [ii].

La Commission européenne consacre cette année environ 22,7 millions d’euros à la France pour les fruits et légumes, et près de 10 millions d’euros pour le lait et les produits laitiers [iii]. Au niveau européen, ce sont environ 18 millions d’enfants dans 139 000 établissements qui ont profité de ces distributions, représentant plus de 60 000 tonnes de fruits et légumes et 100 millions de litres de lait.

La distribution de ces produits frais peut avoir lieu à l’arrivée des élèves, sur le temps de cantine ou au goûter. Elle s’accompagne d’une mesure éducative qui vise à promouvoir auprès des élèves un comportement alimentaire plus sain, mais aussi à améliorer leurs connaissances sur les produits et les filières agricoles et agroalimentaires. Ainsi, si une commune propose chaque jour à 200 élèves de primaire la distribution au goûter d’un fruit et d’un yaourt nature, elle pourra potentiellement prétendre à une aide de plus de 15 000 [iv].[v]

Ce dispositif pourra ainsi s’adapter aux spécificités de chaque territoire : la Communauté d’agglomération du Pays de l’Or, par exemple, a mis en place le projet « Goût, nature et santé dans mon assiette », associant enseignants, structures d’éducation à l’alimentation et professionnels de l’agriculture. Animations pédagogiques, expositions et visites de fermes permettent aux élèves de comprendre concrètement l’importance d’une alimentation équilibrée et locale [vi].

La Commission européenne a récemment fixé les enveloppes financières du dispositif pour la période 2025-2026. La pérennité du dispositif [vii] pour les années à venir représente une opportunité : consolider les liens avec les producteurs, valoriser des filières de qualité et inscrire la restauration scolaire dans une logique durable, alignée avec les attentes des familles comme avec les priorités européennes.

 

[i] [1] Biocanteens : distribution de repas scolaires durables | L’Europe s’engage en France, le portail des Fonds européens

[ii] https://agridata.ec.europa.eu/extensions/SchoolSchemeMonitoring/SchoolSchemeMonitoring.html

[iii] Le programme européen « Lait et Fruits à l’école » | Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

[v] Demande de paiement pour le programme lait et fruits à l’école | FranceAgriMer

[vi] Programme « Lait et Fruits à l’école » – Agglomération du Pays de l’Or

[vii] Présentation du programme à destination des écoles – Commission européenne

 

Contenu proposé par La Commission européenne