Par
Nicolas Gosselin
Publié le
19 avr. 2025 à 17h42
Les élections municipales ont lieu dans moins d’un an et un premier sondage vient de sortir pour donner les intentions de vote à Bordeaux. Commandée à l’Ifop par Renaissance, cette enquête réalisée du 31 mars au 9 avril 2025 donne vainqueur le maire sortant à ce prochain scrutin mais Thomas Cazenave – du parti Renaissance justement – talonne de très près Pierre Hurmic. Un résultat quelque peu inattendu.
Dans l’hypothèse où l’ancien ministre chargé des Comptes publics serait désigné comme tête de liste de l’union de la droite et du centre, il est crédité de 32 % contre 35 % pour Hurmic dans cette étude effectuée sur un échantillon représentatif de 703 Bordelais.
« La mariée est presque trop belle »
« Je suis surpris de le voir aussi proche. Quand vous voyez le commanditaire du sondage et que tous les voyants sont au vert pour Cazenave, la mariée est presque trop belle », commente le politologue Jean Petaux auprès d’actu Bordeaux.
Derrière, une liste conduite par Philippe Poutou, soutenue par LFI et le NPA, apparaît avec 16 %. C’est plus encore qu’en 2020 où l’ancien candidat à la présidentielle s’était qualifié de justesse au second tour.
« Philippe Poutou bénéficie d’une surcote sondagière »
« Il me paraît très haut. Ce genre de candidat bénéficie d’une forme de surcote sondagière ; surtout quand l’échéance est éloignée. Ça n’engage à rien de dire qu’on vote pour un candidat antisystème », imagine l’expert politique, qui tente un parallèle avec la candidature de Coluche à l’élection présidentielle de 1981.
Enfin, le sondage annonce le Rassemblement national comme qualifié aussi au second tour, avec 10 % d’intentions de vote, sachant que l’Ifop évoque une liste soutenue par Bruno Paluteau ; ce qui ne devrait pas être le cas selon nos informations. Derrière, on retrouve Virginie Tournay (Reconquête) avec 5 % et Myriam Eckert (extrême gauche) avec 2 %. Il faut noter que certains candidats potentiels, comme Pascal Jarty, n’ont pas été pris en compte.
Mais l’enquête de l’Ifop s’est aussi intéressée à un second scénario : celui où la liste soutenue par Renaissance, le Modem, Horizons et Les Républicains serait portée par Nathalie Delattre, la candidate privilégiée par le camp de l’ancien maire défunt Nicolas Florian.
Nathalie Delattre, grande perdante de ce sondage
Et dans ce cas de figure, Pierre Hurmic ferait le trou sur ses adversaires avec 38 % d’intentions de vote au premier tour contre 29 % pour l’actuelle ministre déléguée en charge du Tourisme. Un mauvais enseignement pour la conseillère municipale d’opposition, qui a été maire adjointe sous Alain Juppé.
Avec cette option, les autres candidats feraient le même score à un point près. Les deux listes d’extrême gauche cumuleraient toujours 18 % et celles d’extrême droite, 15 %. Grosso modo, seul Pierre Hurmic en sortirait clairement gagnant.
« Tout dans le sondage va dans le sens de Thomas Cazenave, analyse Jean Petaux. Après, à mon sens, même si je ne remets pas en cause la qualité technique du sondage, il me semble bien trop prématuré pour avoir une évaluation précise des forces en présence. »
De plus, il faut préciser que l’échantillon de 703 personnes laisse « une marge d’erreur » relativement élevée, de l’ordre de trois points environ. « Les enseignements que cette étude indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction », précise l’Ifop.
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