Elle est tout de noir vêtue, jusqu’à la casquette et au masque sur la bouche. Cette militante de 35 ans ne veut pas donner son nom, alors qu’elle se trouve au pied du pont de Cheviré, à Nantes, en ce 10 septembre, avant les manifestations en centre-ville. Participer à la journée « Bloquons tout » ? Une évidence pour la manifestante : « Je pense qu’il y a une lassitude liée aux manifestations classiques, on l’a bien vu ces dernières années, on a eu des manifestations massives, ne serait-ce que sur le dernier mouvement social des retraites. Ça n’a rien changé, on sait que ce n’est pas comme ça qu’on nous écoute, donc l’idée, c’est de bloquer les flux, les flux financiers, mais aussi les flux matériels, physiques. en bloquant les grands magasins, les grandes enseignes, les camions, les périphériques. »
C’est pour cela qu’elle a décidé de participer aux blocages. « À Nantes, l’idée était d’avoir un maximum de points différents pour essayer de bloquer, de taquiner, en quelque sorte, ces flux matériels, uniquement pour le moment. »
Un peu comme à l’époque des Gilets jaunes, elle retient également l’humain de cette mobilisation : « Je pense qu’il ne faut pas oublier que ça fait des rencontres humaines qui sont tout à fait essentielles et qui démontrent quelque part notre capacité à faire des choses ensemble, tous ensemble. »