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Le Premier ministre polonais Donald Tusk a demandé l’activation de l’article 4 de l’Otan. (photo d’illustration)
INTERNATIONAL – Faire front. Après l’incursion de drones russe dans l’espace aérien polonais ce mercredi 10 septembre, Varsovie a demandé à l’Otan d’activer l’article 4 du traité Atlantique qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace sur l’un de ses membres. Une requête rapidement mise à exécution.
Les entretiens avec les alliés « prennent à ce moment précis la forme d’une demande formelle d’activation de l’article quatre du traité de l’Atlantique Nord », a déclaré le Premier ministre Donald Tusk devant le parlement. Il s’agit d’une « recommandation commune » prise par lui-même et le président nationaliste Karol Nawrocki, a souligné Donald Tusk.
Cette demande intervient alors que sept drones et débris d’un projectile ont été retrouvés à la suite de l’incursion massive de drones russes en Pologne dans la nuit, lors d’une attaque contre l’Ukraine. Une maison et une voiture ont également été endommagées. Varsovie et ses alliés ont dénoncé mercredi une « provocation ».
L’armée russe a affirmé ne pas avoir visé la Pologne. Le ministère russe des Affaires étrangères accuse quant à lui le pays de vouloir « aggraver » le conflit en Ukraine en propageant des « mythes ». Dans une déclaration distincte transmise à l’AFP, l’ambassade russe en Pologne a dit que les autorités polonaises ne lui avaient pas fourni de « preuves » indiquant que ces drones étaient d’origine russe. « La partie polonaise (…) a accusé de façon totalement infondée la Russie de provocations », a ajouté l’ambassade.
« Consultation »
Le Conseil de l’Atlantique nord, principal organe de décision politique de l’organisation, s’est donc retrouvé mercredi matin au niveau des ambassadeurs des 32 pays de l’Otan, pour une réunion prévue de longue date. Les Alliés ont toutefois décidé que cette réunion se tiendrait dans le cadre de l’article 4 du traité de l’Alliance, selon des diplomates, afin de répondre à la demande de la Pologne.
L’article 4 prévoit essentiellement une « consultation » au niveau des alliés. Cet article stipule que « les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée ». Depuis la création de l’Alliance, en 1949, c’est la 8e fois qu’elle invoque l’article, dont trois fois concernant l’invasion russe en Ukraine.
En revanche, l’article 5, le plus sensible, n’a été activé qu’une seule fois depuis la création de l’Otan en 1949, lors des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Il prévoit qu’une attaque contre un pays de l’Otan est une attaque contre tous, et oblige les 32 alliés à « assister » le pays victime de cette attaque.