Publié le
10 sept. 2025 à 18h08
« C’est la première fois que je manifeste », confie Brigitte, panneau « Boomer en colère » sur la poitrine. Elle n’était pas la seule de cette génération à venir manifester de façon inédite à Rouen ce mercredi 10 septembre 2025, au milieu d’un public hétéroclite aux revendications très diverses. Reportage.
Boomer indigné, jeunes révoltés
Pour Brigitte et son amie du sport Monique, c’est clairement la phrase de François Bayrou sur les boomers qui a été un déclencheur. « J’ai travaillé 40 heures par semaine, pendant 40 ans, et on vient me dire que je suis une privilégiée ! », s’énerve cette veuve qui s’inquiète pour sa pension de réversion.
Son look bon chic bon genre tranche avec celui des jeunes (1800 selon la préfecture) pour beaucoup déjà engagés politiquement ou associativement. C’est le cas de Maëlle (le prénom a été changé à sa demande), étudiante et engagée dans un mouvement antifa, qui veut « dire stop à 10 ans de politique de Macron où seuls les riches gagnent pendant que les autres galèrent ». Pour elle, « il faut vraiment tourner la page ».
Certains ont fait preuve d’imagination sur leurs pancartes. (©JB/76actu)Un 10 septembre hétéroclite à Rouen
On trouve aussi des gens issus de la classe moyenne, qui n’ont pas forcément l’habitude de battre le pavé. Comme Sylvie, « 27 ans dans le privé », qui se sent « trahie par Macron qui a précarisé les classes moyennes comme nous ». Ou Bertrand, se décrivant lui-même comme « jeune cadre un peu bobo qui avait voté Macron il y a 10 ans ».
On nous a promis la start-up nation et finalement on a eu Barnier, Bayrou et Lecornu, qui incarnent davantage la bonne vieille austérité que le renouveau des pratiques.
Bertrand
manifestant à Rouen
Le trentenaire assume « ne pas me reconnaître dans tous les slogans de la manif’ : les trucs anti-flic, anarchistes et tout, ce n’est pas ma came ». Mais pour lui, il faut « faire avec, car tout le monde vient avec son parcours et ses aspirations, mais avec un même ras-le-bol général ».
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Dans les rues, se côtoient des profils très variés : de Bernard le retraité qui veut « se battre pour garder une retraite digne et pour l’avenir de mes petits-enfants », à Lydia, la fonctionnaire hospitalière qui « regrette la dégradation des services publics », en passant par Malo, le jeune étudiant qui scande « free Palestine, nous sommes tous des enfants de Gaza » ou Agathe, mère de famille « venue un peu par hasard, avec juste le sentiment qu’il faut en finir avec le mandat d’Emmanuel Macron ».
Les jeunes ont mis l’ambiance dans un cortège où certains manifestaient pour la première fois. (©JB/76actu)
À Rouen, la manifestation a réuni 2300 personnes selon la préfecture, 6000 selon la CGT. Reste à voir maintenant si un nouveau rendez-vous sera pris entre toutes ces générations en colère. Un mouvement intersyndical de grève est déjà prévu pour le 18 septembre.
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