Publié : 17h59 – Modifié : 18h03 Dolorès CHARLES

NantesPlusieurs milliers de personnes se sont mobilisées ce mercredi 10 septembre dans l’Ouest, dans le cadre du mouvement « Bloquons Tout » particulièrement à Rennes, Saint-Nazaire, Auray, Brest ou Nantes.

Dans la Cité des ducs, les points de blocage ou de filtrage n’ont pas tenu longtemps du fait de la présence de nombreux policiers, comme au plus fort des Gilets jaunes. Aux quatre coins de la ville de Nantes, des nuages de fumée de gaz lacrymogène… De quoi dépiter Justine et Yoann, rencontrés par Tom Rossi dans l’un des nombreux rassemblements de la journée.

« Après avoir effacé le résultat des urnes, l’idée c’est d’effacer la visibilité des gens »

« On a manifesté, on ne nous a pas écouté ! On est allés voter en masse, et on ne nous a pas écouté ! On a signé une pétition contre la loi Duplomb, en masse et rien n’a été fait et je ne sais plus quoi faire pour faire entendre mon droit de citoyenne, donc je suis là.

C’est vrai qu’il n’y a pas forcément d’organisation, c’est un mouvement citoyen qui est né de nulle part finalement. La seule possibilité d’exister c’est de réussir à manifester et de faire des blocages pour montrer notre position à cette politique qu’on nous impose. Il y a une répression immédiate ! Après avoir effacé le résultat des urnes, l’idée c’est d’effacer la visibilité des gens sur les ronds – points, partout. Si voter ne sert plus à rien et qu’on ne peut plus manifester, qu’est-ce qu’il reste comme solution ? Qu’est-ce qu’on peut faire? »  

Justine et Yoann, rencontrés par Tom RossiJustine et Yoann, rencontrés par Tom Rossi

A Graslin, dans un village éphémère, il y avait une agora pour débattre et permettre à ceux qui ne pouvaient pas bloquer, de se mobiliser autrement. Sur place, Sophie recueillait les doléances des manifestants.

« La nomination de ce premier ministre est encore un très mauvais signal »

« Ce que j’entends, c’est un gros ras-le-bol et que la nomination de ce Premier ministre (Sébastien Lecornu) est un très mauvais signal et un genre de provocation le jour des blocages prévus ! C’est un président qui nous dit « je ne veux pas vous entendre et je fais ce que je veux ».

Sur la suite du mouvement ? Qu’on continue quelques temps, parce que ça permet de se rassembler, de voir qu’on n’est pas seul derrière nos écrans, se mobiliser pour faire reculer les idées d’extrême droite qui nous divisent pour faire le jeu des élites et protéger les ultrariches qui devraient déjà commencer par payer leurs impôts, plutôt que de nous faire la morale pour dire que nous créons le désordre alors qu’on est hyper organisé. Le désordre, c’est ne pas nous qui le créons. »

Sophie au micro de Yann LaunaySophie au micro de Yann LaunayMobilisation place Graslin à Nantes

Mobilisation place Graslin à Nantes

Crédit : Tom Rossi

Réfléchir à l’après 10 septembre…

Martin, étudiant et Etienne, gérant d’un bar espèrent que cela continue et surtout être « entendus « en haut. Le président Emmanuel Macron « a nommé un ministre en deux secondes qui ne représente pas du tout la France. »

Je pense que les manifestations plus classiques sont bien pour créer un sentiment d’unité, mais il faut beaucoup plus d’actions et les blocages comme ce matin et les piquets de grève sont importants parce que cela bloque le système. Et si c’est gênant c’est très bien (…) C’est vraiment à travers ces actions-là un peu plus gênantes pour l’Etat qu’on peut avancer, et pas juste des manifestations où l’on marche. »

Martin, étudiant et Etienne, gérant d’un bar Martin, étudiant et Etienne, gérant d’un bar 

Ce mercredi soir, la situation se tend à Nantes avec des CRS qui ont lancé des grenades de désencerclement à l’intérieur des Nefs, où devait se tenir une assemblée générale.

De nombreux feux de poubelles ont été allumées sur l’île de Nantes. Il y a eu pour l’heure 32 interpellations.