Invité par
Bernard Montiel
dans l’émission Une heure avec…,
Michel Boujenah
a raconté un épisode très personnel : son
retour dans sa maison d’enfance à Tunis. Un moment qu’il aurait
préféré ne jamais vivre. « La
dernière fois que je suis allé en Tunisie, c’est pour tourner dans
un film et j’avais une matinée de libre. Je suis allé voir ma
maison de Tunis. Ça a été terrible. Jamais j’aurais dû y
aller
. Il ne faut pas toucher aux souvenirs », a-t-il
confié, la voix chargée d’émotion.

Ce qui devait être une
parenthèse nostalgique est vite devenu un choc. « Mais non, tu quittes un endroit quand t’as
onze ans et que tu reviens, t’en as 72… crois-moi que ça a changé.
C’est sacrément violent« , a poursuivi
l’acteur. Bouleversé par ce qu’il a vu, il a préféré en faire table
rase : « J’ai décidé d’effacer
ce que j’ai vu de ma tête. Ah oui, ce n’était plus chez
moi. »

« Je me suis rendu malade » : le poids d’un départ
imposé à Michel Boujenah

Né en 1952 à Tunis,

Michel Boujenah
a été arraché à sa terre natale à l’âge de 11
ans, en 1963. Un départ qu’il n’a ni compris ni accepté à l’époque.
« Moi je ne voulais
pas quitter la Tunisie
, j’ai cassé toutes les fenêtres de
la rue où j’habitais avec mon lance-pierre », racontait-il en
2023 sur France 2.
« C’était ma révolte à moi,
j’ai arrêté de manger, de dormir… Je me suis rendu
malade. »

Le comédien a mis des
années à comprendre les raisons de cet exil forcé. « Mon père, on lui a dit un jour : ‘pour
certains, en ce moment, tu es plus juif que Tunisien.’ » Une
phrase qui a tout déclenché. « Je lui en voulais à ce moment-là… j’en voulais
terriblement à mes parents
« , a-t-il ajouté avec
franchise. Ce déracinement, il le porte encore aujourd’hui.

Un message fort contre la
guerre et pour la paix

Au-delà de ses
souvenirs, Michel Boujenah a profité de son passage sur RFM pour
adresser un message plus large. « Il y a des gens qui n’existent que par la guerre »,
a-t-il lâché, en évoquant la situation actuelle, et les enfants qui
en sont victimes. Une déclaration lucide, dans la lignée de ses
engagements.

Il a aussi évoqué un
souvenir plein de tendresse : sa mère. « Ma mère chantait dans les églises. Elle n’était
pas catholique, mais elle avait une voix qui dépassait
tout.
 » Une phrase douce, comme un dernier lien avec
ses racines tunisiennes. Malgré la douleur, Michel Boujenah
continue de faire vivre la mémoire de son enfance à sa manière,
avec pudeur, amour… et vérité.