Ils sont neuf porteurs de projets à suivre un programme intensif pendant trois mois ; bienvenue au sein de la nouvelle promotion du programme de pré-incubation de Grand Nancy Innovation. Comme beaucoup, ils ont fait leur rentrée début septembre, après une semaine d’intégration et de formation accélérée pour acquérir rapidement les bases de la création d’entreprise : analyse des opportunités, structurer son pitch, marketing et storytelling, méthode dite des « 10C », etc. L’objectif, « passer de zéro à un » ou, pour être plus explicite, passer d’une simple idée à un projet concret, explique Vincent Godbert, chef de projet incubation. Arrivé il y a à peine six mois au sein de la structure, c’est lui qui a imaginé cette toute nouvelle version du programme, lancée cette année. Créé il y a deux ans, le programme – anciennement intitulé « À bord » – a depuis fait l’objet de plusieurs ajustements et connu différents formats : coaching individuel, sous forme de promotion, en rendez-vous hebdomadaires…
Un échec entrepreneurial et un passage au Stanford College, dans la Sillicon Valley, lui ont en quelque sorte ouvert les yeux. « Lorsque j’ai monté ma boîte, je suis également passé par un incubateur mais il me manquait toujours quelque chose. » Fort de cette expérience personnelle, il a ainsi imaginé le programme d’accompagnement qu’il « aurait aimé avoir ». Il tient tout de même à préciser qu’il « n’existe pas de recette magique » qui fonctionnerait à tous les coups pour monter son entreprise et que les incubateurs, comme Grand Nancy Innovation, sont avant tout et surtout des boîtes à outils pour accompagner les porteurs de projets dans leur création d’entreprise. Une boîte à outils essentielle, d’autant plus lorsque l’on sait que « 90 % des start-up échouent entre un et trois ans d’existence », souligne Vincent Godbert. « C’est bien d’avoir une idée mais, avant toute chose, il faut se demander si l’on répond à un besoin. »
© La Semaine« Minimum viable product »
Ces trois mois seront ponctués d’ateliers thématiques à raison d’une session toutes les deux semaines avec des interventions d’experts sur différentes thématiques. Entre chaque atelier, les membres de la promotion ont accès aux espaces de coworking du site et peuvent solliciter le personnel de l’incubateur. « Nous ne sommes pas là pour faire à leur place mais pour leur donner les clés et les aider à trouver la solution eux-mêmes. Pour apprendre, il faut faire des erreurs. Il ne faut donc pas avoir peur de faire beaucoup d’erreurs rapidement. Au contraire, ça permet de gagner du temps. En France, on a tendance à découper les compétences alors que l’entreprise touche des domaines aussi divers que variés. Il est nécessaire d’avoir une vision à 360° dès le départ. En ce qui me concerne, il m’a fallu trois ans et un échec pour comprendre tout ça. » Objectif à la fin de ces trois mois intensifs, repartir avec son « MVP » (minimum viable product) comme on dit dans le jargon. Autrement dit, la première version commercialisable d’un produit.
Ce qui se passe en Meurthe-et-Moselle
Un investissement non négligeable qui représente entre 8 000 et 10 000 euros par projets, subventionné par la Métropole du Grand Nancy, la Région Grand Est et le Fonds européen de développement régional (Feder). Les participants doivent, quant à eux, s’acquitter du reste à charge. À noter que les porteurs de projets issus du PeeL (Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine) bénéficient d’un tarif réduit grâce à un partenariat entre les deux structures. « Notre but n’est pas d’être en concurrence mais plutôt d’être complémentaires. » Pour postuler, les porteurs de projets doivent proposer des « solutions innovantes ». Même s’il s’agit d’un critère important, il n’est pas le seul à être pris en compte. « Nous ne recrutons pas uniquement sur la base de l’idée proposée. Le profil du candidat et sa motivation sont des éléments tout aussi importants, voire plus. Entreprendre, c’est un engagement personnel et il faut savoir faire preuve de résilience », insiste Vincent Godbert. Avec un rythme de trois promotions par an, la prochaine session se tiendra en 2026.