Posted On 19 avril 2025

La « cheffe de file des Verts », candidate choisie par Piolle pour sa succession, a fait hier sa première vraie prise de position politique en choisissant de s’exprimer sur les propos du PDG de Safran qui a déclaré ne plus vouloir investir dans les villes écolos.

LE PDG DE SAFRAN NE VEUT PLUS INVESTIR DANS LES VILLES ÉCOLOS…

Interrogé en commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur la réindustrialisation de la France, le patron de Safran Olivier Andriès a en effet expliqué ne plus pouvoir investir dans des villes dirigées par des verts et ce pour une raison compréhensible : en 2024, son projet d’implantation d’une usine de pièces de moteurs d’avion dans les environs de Rennes avait été vivement contesté dès son officialisation par les écolos du coin.

… OÙ IL SE FAIT ACCUEILLIR À COUPS DE TOMATES

Une implantation qui respecte évidemment toutes les normes environnementales en vigueur, a reçu l’aval de la municipalité de Rennes, est la garantie de conserver sur le sol français une activité stratégique essentielle, et surtout, qui permettra la création de 500 emplois. Rien de tout cela n’a trouvé grâce aux yeux des écolos dont le fond de commerce est la contestation de tout, tout le temps. « Les écologistes nous ont jeté des tomates » a rappelé le PDG.

Alain Carignon inaugurant le synchrotron à Grenoble obtenu face à Strasbourg : aujourd’hui avec les activistes verts, un tel projet qui nous a donné un temps d’avance considérable serait peut être impossible à mener à bien.
LAURENCE RUFFIN JUGE QUE LE PDG DE SAFRAN POSE « UN PROBLÈME DÉMOCRATIQUE » !

C’est cette actualité qu’a choisi Laurence Ruffin, la désignée cheffe de file des verts pour les municipales à Grenoble, pour faire sa première prise de position publique sur un sujet. Elle explique au Dauphiné Libéré avoir jugé le propos d’Olivier Andriès « totalement inapproprié » et considère même qu’il « pose un vrai problème démocratique ». En revanche, les élus et militants verts n’ayant aucun mandat du peuple pour ce faire et qui font tout pour saboter des projets parfaitement légaux ne posent, eux, aucun problème pour Ruffin. 

À GRENOBLE, LES VERTS S’EN PRENNENT À ST

Ce faisant, elle légitime donc ces activistes anti-tout et s’inscrit donc dans la parfaite continuité de nos verts locaux. Il y a quelques semaines encore, à Grenoble ce n’était pas Safran mais ST Micro qui était la cible des activistes. Avec d’un côte une manifestation « présentable » (à laquelle participait le sectaire adjoint piolliste Pierre Mériaux) et de l’autre des militants radicaux qui s’introduisaient dans une usine à Saint-Egrève pour la saccager. 

L’extrême-gauche grenobloise dans ses oeuvres.
LA CANDIDATE DE LA FRACTURE…

Par voie de communiqué, le leader de l’opposition Alain Carignon a réagi au soutien de Laurence Ruffin aux activistes verts : « elle confirme que la continuité qu’elle incarne prolongerait la fracture qui oppose notre écosystème local d’enseignement, recherche et activité économique avec son environnement politique. Les élus Verts n’ont d’ailleurs rien apporté pour poursuivre le développement de nos fleurons locaux, alors que cet écosystème est le seul élément qui tire notre ville vers le haut en faisant parler d’elle positivement ».

… ET DES GÉNÉRALITÉS

Laurence Ruffin profite aussi de l’occasion pour tenter de distiller quelques éléments de langage et commencer à dérouler son storytelling. Elle développe quelques généralités sur « comment on produit de l’économie en prenant en compte les critères sociaux et environnementaux », en invoquant sa casquette de PDG qui cherche « à concilier économie, social et écologie ». Un discours convenu, plat, qui ne risque évidemment pas de soulever les foules.

PIOLLE UTILISAIT LES MÊMES FICELLES EN 2014

Et surtout, le genre de discours qu’on a déjà entendu il y a plus de 10 ans, dans la bouche du candidat Eric Piolle. Celui qui jouait de son parcours de cadre d’HP nous parlait de sa sensibilité écolo, de son intérêt pour les questions sociales, et bien sûr de « son engagement pour l’économie Grenobloise ». Le faux « Réseau Citoyen » (composé de militants verts toujours à la manœuvre, aujourd’hui au service de Ruffin) martelait que Piolle « connait le monde de l’économie » contrairement à ses concurrents… 

Les verbatims de Piolle en 2014 ont bien mal vieilli.
RUFFIN PENSE POUVOIR TROMPER LES GRENOBLOIS AVEC LES MÊMES DISCOURS

11 ans après, les résultats du candidat qui devait réconcilier économie locale et écologie sont palpables : 12% de vacance commerciale, la sortie de terre de centres-commerciaux mastodontes aux entrées de ville qui asphyxient les petits commerçants, un nombre record de collectifs de commerçants pour dénoncer des projets imposés qui les mènent à la ruine… Mais Laurence Ruffin fait le pari qu’elle peut utiliser le même discours et tromper les Grenoblois une nouvelle fois. 

Source « SaccageGrenoble« 

« FAIRE DU NOUVEAU »… AVEC LES MÊMES

L’idée de la candidate derrière cette sortie est aussi de se tailler un costume en parlant de tout sauf du bilan de Piolle, en utilisant des thématiques nationales pour se faire connaitre plutôt qu’en assumant l’héritage de deux mandats Verts/LFI. Ce que les organisateurs de la campagne des Verts appellent « faire du nouveau » pour « créer de l’envie ». Cette stratégie grossière a déjà du plomb dans l’aile alors que les Verts ont flanqué Ruffin de deux autres cheffes de file, les adjointes au Maire Lucille Lheureux et Margot Belair, parfaits produits du Piollisme et co-responsables du bilan.

6 ANS DE PLUS OU LE CHANGEMENT ?

Ruffin aurait pu profiter de sa première sortie médiatique pour marquer ses différences avec Piolle et les verts locaux. Mais elle choisit délibérément d’employer le même langage que lui et de défendre la même ligne qui ne parle qu’aux verts les plus dogmatiques, qui fait fi des considérations sociales en estimant que la création de 500 emplois est une variable négligeable.

« La déclaration de Laurence Ruffin doit alerter tous ceux qui sont sensibles au développement et à l’image de notre métropole : 6 ans supplémentaires de cet immobilisme et de cette hostilité à toute vie économique seraient catastrophiques en particulier pour les quartiers abandonnés à la précarité, qui ont un besoin impératif de perspectives d’emplois » met en garde Alain Carignon. En 2026, les Grenoblois auront le choix entre les mêmes pour aggraver les fractures ou le changement pour réparer la ville.