Le cycliste italien Giulio Pellizzari franchit la ligne d’arrivée de la 17ᵉ étape de la Vuelta, à l’Alto de El Morredero (Espagne), le 10 septembre 2025. Le cycliste italien Giulio Pellizzari franchit la ligne d’arrivée de la 17ᵉ étape de la Vuelta, à l’Alto de El Morredero (Espagne), le 10 septembre 2025. MIGUEL RIOPA / AFP

Le meilleur jeune l’a emporté, dans une étape pour une fois épargnée par les manifestations. Mercredi 10 septembre, au sommet de l’Alto de El Morredero (9,7 % sur 8,8 kilomètres), dans la province de Leon, le jeune grimpeur Giulio Pelizzari (Red Bull-Bora-Hansgrohe), 21 ans, a remporté en solitaire la 17e étape du Tour d’Espagne. Un premier succès chez les professionnels pour le porteur du maillot blanc, qui devance les principaux favoris de la Vuelta. Parmi eux, le Danois Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike), quatrième, conserve le maillot rouge de leader et compte désormais 50 secondes d’avance sur le Portugais Joao Almeida (UAE Team Emirates-XRG), à la veille du contre-la-montre individuel de Valladolid.

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Courte (143,2 kilomètres) mais exigeante, avec plus de 3 300 mètres de dénivelé et une arrivée au sommet, la 17e étape offrait l’une des dernières chances de bousculer Jonas Vingegaard pour les candidats à la victoire finale. Son équipe a d’abord contenu l’échappée de 12 coureurs, avant une explication dans l’ascension finale, entre passages à 15 %, violentes rafales de vent et paysage carbonisé par des incendies en début de mois. Parmi la poignée de coureurs rescapés (avec notamment le Britannique de l’équipe Q36.5 Pro Cycling Team, Tom Pidcock), Jai Hindley (Red Bull-Bora-Hansgrohe) a tenté à plusieurs reprises d’accélérer, mais s’est vu contenir, avant de laisser son équipier Giulio Pellizzari, moins dangereux pour le classement général, s’envoler vers sa première victoire.

L’épreuve du jour s’est déroulée sans incident alors que la Vuelta est, depuis la 5e étape, le théâtre quotidien de manifestations de soutien à la cause palestinienne et d’actions visant l’équipe Israel-Premier Tech, financée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, proche du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. De très nombreux manifestants réclament l’exclusion de celle-ci, en protestation contre les opérations militaires menées par l’Etat hébreu dans la bande de Gaza. Si la formation a retiré la mention « Israel » du maillot de ses coureurs, elle refuse de céder aux injonctions de se retirer de la compétition.

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La tension est accentuée par le contexte diplomatique : le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé le 8 septembre de nouvelles mesures pour « mettre un terme au génocide à Gaza », provoquant la colère du gouvernement israélien.

Les coureurs décidés à neutraliser eux-mêmes la course

Les manifestations ont provoqué des neutralisations de course ou l’avancement de l’arrivée, notamment sur les 11e et 16e étapes, et même des chutes de coureurs, malgré des mesures de sécurité déjà renforcées. « Notre but, c’est de continuer à faire la course. Même si on comprend les revendications, on aimerait que les protestations soient plus pacifiques », a détaillé le Français Julien Bernard (Lidl-Trek) au micro d’Eurosport.

Les coureurs de la Vuelta avaient décidé, avant le départ de la 17e étape à El Barco de Valdeorras, qu’ils neutraliseraient eux-mêmes la course en cas de nouveaux incidents liés aux manifestations propalestiniennes. La décision a été prise le matin même lors d’un vote réunissant les représentants des 23 équipes, qui se concerteront désormais tous les matins sur la conduite à tenir.

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Les autorités de la région de Madrid ont également annoncé, mercredi, le déploiement de 1 500 membres des forces de l’ordre pour encadrer les deux dernières étapes de la Vuelta. L’avant-dernière étape, samedi, se déroulera entièrement dans la communauté de Madrid, avant une arrivée prévue dimanche dans la capitale espagnole.

Selon la préfecture, 400 gardes civils renforceront le dispositif samedi, tandis que 1 100 policiers seront mobilisés pour l’ultime étape, soit le plus important déploiement de ce type depuis le sommet de l’OTAN organisé à Madrid en 2022. Les autorités insistent sur la nécessité de « concilier la sécurité de l’événement sportif et le droit légitime de manifester », en garantissant la possibilité de protestations pacifiques.

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