Depuis le mois de juillet, les quartiers de l’ouest de Nantes et de Saint-Herblain vivaient dans la crainte. Tôt le matin, un homme escaladait façades et gouttières pour pénétrer dans des appartements par les fenêtres laissées ouvertes. Bijoux, montres, ordinateurs, téléphones : le butin était à chaque fois léger et transportable, mais les victimes se comptent par dizaines, souvent des personnes âgées.
L’agilité du voleur lui avait valu le surnom d’« acrobate », et son mode opératoire semait la panique dans plusieurs secteurs : boulevard du Tertre, Romanet, Tillay, Durantière, Preux-Crémeterie…
Un Algérien déjà connu de la justice
L’homme interpellé vendredi 5 septembre est un Algérien de 38 ans, déjà condamné pour vol en 2015. Selon la police, il avait repris ses activités délictueuses en plein été malgré une précédente arrestation pour recel. Relâché début août après une procédure simplifiée, il avait recommencé à cambrioler quelques jours plus tard.
Son profil confirme la récurrence de délinquants étrangers déjà passés par la justice française mais toujours présents sur le territoire, malgré les condamnations antérieures.
L’enquête a connu un tournant le 18 août. Surpris en train de dérober une boîte à bijoux, le cambrioleur a été poursuivi par un habitant. Dans sa fuite, il a abandonné le butin… et surtout son téléphone portable. Ce dernier a permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à son lieu d’hébergement, dans le quartier Bellevue, connu pour ses difficultés.
Les policiers de la brigade des atteintes aux biens l’ont placé sous surveillance et ont fini par l’arrêter au retour d’un nouveau cambriolage. Une perquisition a permis de saisir de nombreux objets volés, du matériel destiné à tester l’or et même quelques grammes de cocaïne.
À ce jour, seize cambriolages lui sont officiellement reprochés, mais la police soupçonne un nombre bien supérieur de faits. Les enquêteurs appellent d’ailleurs les habitants à se manifester s’ils reconnaissent leurs biens parmi les saisies effectuées.
Présenté en comparution immédiate le lundi 8 septembre devant le tribunal de Nantes, l’homme encourt plusieurs années de prison pour vols aggravés.
Cette série de cambriolages rappelle une fois de plus la vulnérabilité de nombreux quartiers face à une délinquance itinérante et récidiviste. Elle soulève aussi la question de la présence sur le sol français d’étrangers déjà condamnés, remis en liberté mais continuant leurs activités criminelles.
À Nantes comme ailleurs, l’insécurité du quotidien se traduit par des habitants contraints de courir après les voleurs pour pallier les failles d’un système judiciaire jugé trop laxiste.
Photo : DR
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